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Demande à la Poussi​è​re

by La Dernière Mesure

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1.
Dans l’arène de la haine, des boursicoteurs, des traders Mes frères ne rêvent même plus d’vengeance, maintenant ils rêvent de mass-murder Grandi dans la violence des chiffres, bon p’tit soldat consommateur Crois pas qu’c’est l’pognon qui m’attire quand j’pose ma rage sur un sampleur Vu qu’on s’attend toujours au pire, maintenant plus personne n’semble y croire Quand on débarque c’est pas pour rire, c’est pour tirer sur le pouvoir Cracher, jurer, détruire, maudire, c’est pour pourrir leurs étendards Partir en guerre contre l’empire, aux portes du palais, drapeau noir Le pire des drivers de transpal’, saboteur de ton affaire Faignasse d’la casquette aux sandales, endormi sur l’banc du vestiaire Ouais le parasite dont on parle dans les bars comme dans les ministères Qui est au minimum sans morale, au pire communiste ou anar’ Y’aura pas d’triomphe musical, ça pourra finir qu’en biture Et vu l’état d’la conjoncture, LDM c’est du no futur Alors oublie tout c’que tu sais du hiphop, mouvement ou caricature Après nous l’déluge, juste au bord de la dernière mesure V’la les trimardeurs d’la routine qui s’ballade sur ton rame Flip flap, paname magique shaman man Pratique oï et yo, la raïa d’Peyo Fait du yoyo avec les mots, guerillero marmaille Rap cosmique à cause des vapeurs coniques En tout cas les sorciers n’entraient pas en transe sous plantes transgéniques Phases qui moussent, phases qui suent Phrasé qui tue, quand ils toussent c’est tout l’périph’ qu’éternue Gueule cassée d’anarchiste, vieux cœur tendre d’artiste Peau en alu-papier, sur son utopisme en acier Subsiste dans le monde des arts, fait la ronde des bars Keupon idéaliste standard Ça bivouac sous les mots et moonwalk sur l’boulevard Comme à son époque Rousseau, on est rosseurs de stars Rap de bar, rap de suie, car Caterpillar Rime d’un soir, rame de nuit, ripe comptoir
2.
Crêtes en l’air, casquettes à l’envers Tellement de verlan, tellement de travers Qu’on les a dans le dos, moi aussi j’invente mon argo Identité dessiné, cadeaux de mes récits d’ado De pures skeudis dédicacés coincés dans mon sac à dos Et vérités scandées sur musiques saccadées C’est ce qui m’a rendu mordu de zikmu Lorsque j’errais seul des heures durant dans la rue Je m’suis instruis, construis là-dessus Mille mélodies m’consolèrent, stimulèrent l’reclus Mon esprit tu formas et mon chemin tu traças Aussi musique cette chanson est pour toi Tout c’que tu m’as donné, jamais tu l’reprendras Comme une mère tu m’as aimé, mama musica Et j’craindrais, enfin j’crois, jamais plus, ni le froid Ni les cris dans les nuits que j’passerais sous tes draps Refrain : J’cherche la fuite, cherche la fugue, m’échappe à la faveur de la nuit Entre les notes, entre les sons, crêve le rideau, roule sous la pluie J’cherche à déchiré la brèche, crever la nuit, la fin des temps Trouver l’abri, squatter la cache, bien brûler la mèche au présent (X2) Je n’suis moi-même qu’à distance quand j’observe mon comportement Mes gouts, mes couleurs, ma conscience, comment j’agis n’importe comment Conditionné par rien du tout, p’t’être un peu mais j’y peux rien Là j’vais chercher mes influences dans un album ou un bouquin Juste un peu d’culture à becter, écrire encore, écrire toujours Gueuler en écoutant du punk ou du hiphop aux beats bien lourd Devant ma radio tous les jours à 15 piges j’n’écoutais qu’ça Et j’te compte pas l’nombre de cassettes que j’ai blindé Face B/Face A Je n’reviendrais pas en arrière, la nostalgie c’est du vent Mais aujourd’hui l’constat s’impose, le hiphop c’était mieux avant Evenements tatoués à vie, salles de concerts enfumés Le flow, la présence de MCs qui n’pensaient qu’à nous faire jumper Virez vos nappes de synthé, remettez tendance les bpms Les samples qui crépitent bien grillés, les basses bien grasses comme on les aime Une touche d’subversion pour les frères, le rap ne fait plus peur Il roule en BM, bouffe Mc Do, prend ton pognon et siffle ta sœur J’ouvre les portes aux barbares, aux filles de mauvaises vertus Enlacées, lacives, assises sur ta morale, tes idées reçus Qui se réclame authentique, ça n’parle que dollars et benef’ Les MCs rêvent tous d’un show-case lors d’un séminaire du Medef Augmente le volume dans les baffes, fous du boucan, du bordel J’m’excuserais pas d’avoir gouté, kiffé, pratiqué c’t’art rebelle La Dernière Mesure dans ton bal ou pour ta teuf à la maison Ma culture c’est paname, rap hardcore et accordéon Refrain (X2) C’est sûr maintenant, j’t’ai dans la peau, dans l’sang Tu seras plus autre part et j’serais plus autrement Y’aurait tellement de mots, pas qu’mille seulement Maintenant le moindre à faire c’est d’te jouer gratuitement Non, j’me rappelle à nos débuts ma belle Tous les 2, amoureux, dans l’sous-sol pêle-mêle Audible à peine mais à base de peines et d’zèle Du dos au sol à assis, on a ciblé le ciel sans les ailes Dos, ré, mi, fa, sol et relation passionnelle Nous, la musique et l’enfant rebelle On complote, on sonde les rêves On se ballade entre les notes et on se décharge en lettres J’me demande même combien d’litres de mal-être t’as fait fuir par la fenêtre Donc qu’il fasse jour ou nuit Nous on joue à vue, nous on draine la vie Tellement d’rêves envolés, enfant un temps, tant pis Refrain (X2)
3.
Des gorges tranchées, des cadavres, d’la violence à outrance Des corps lacérés, d’la torture, de la vengeance Et des femmes ligotées, un œil crevé à coup de couteau Une prostituée découpée puis conservée dans un frigo Un cannibale vorace relaché par la justice Une vieille attachée à une chaise subissant les pires sévices Une orgie d’politiques, des femmes soumises malgré elle Un immigré tabassé retrouvé mort dans une poubelle Expulsion d’sans papiers, un mort étouffé dans l’avion Une garde à vue qui vire au drame mais ne bouleverse pas l’opignon Plusieurs milliers d’kilogrammes de cock dans un bateau Un fixe d’héro avec une seringue appartenant à des séropos Des barebackers fières et libres, un juge corrompu, un pourri Un viol, un enlevement, un génocide impuni Vous avez vidé ma boutique c’est à n’y rien comprendre La bonne fortune me sourit mais je n’ai plus rien à vendre Refrain : C’est la p’tite boutique des horreurs! C’est la p’tite boutique des horreurs! C’est la p’tite boutique des horreurs! J’ai fait fortune, j’ai fait fortune, j’ai fait fortune en quelques heures (X2) La bombe nucléaire qui pète à Hiroshima Un massacre à la machette près d’un million d’morts au Rwanda Les violences à Grozny, les exécutions sommaires La reconversion de Klaus Barbie, vie impunie de tortionnaire Et la guerre en Algérie, le massacre de Charonne La politique communiste en Russie avec Staline Le non-respect des Droits d’l’Homme, une déclaration bafouée Les erreurs judiciaires, les innocents emprisonnés La violence en prison, le scandale Guantanamo Les photos d’Abu-Ghraïb, la dictature de Franco La mort de Malik Oussekine, celle de Carlo Giuliani La gestapo, les SS qui encercleraient le maquis Les résistants torturés, les guerres bactériologiques Les fameuses frappes chirurgicale qui atterissent sur les cliniques Vous avez vidé ma boutique c’est à n’y rien comprendre La bonne fortune me sourit mais je n’ai plus rien à vendre Refrain (X2) La propagande télévisée : p’tite boutique des horreurs! Les innocents enfermés : p’tite boutique des horreurs! Pédophilie sur écolier : p’tite boutique des horreurs! Ton enfant a été enlevé c’est la p’tite boutique des horreurs La répression policière : p’tite boutique des horreurs! Des fascistes au ministère : p’tite boutique des horreurs! Pour bientôt la troisième guerre : p’tite boutique des horreurs! Ta fille s’est tranchée les artères c’est la p’tite boutique des horreurs Ma marque de fabrique, j’fais dans l’gore, le dégueulasse Le scandale et l’infamie, la pulsion humaine la plus basse La plus lâche, la plus puante, la moins belle, la moins tendre N’empêche que dans mes stocks mec, moi j’n’ai plus rien à vous vendre Refrain (X2)
4.
J'ai Renié 03:20
’ai renié mon passé, brulé mes photos d’école Déchiré mes photos de classe, oublié avec l’alcool J’ai renié mes espoirs pour ne pas avoir à être déçu J’ai renié les dieux, qui croire dans la sale course au profit J’ai renié mes amis depuis que j’ai fait le tri entre vrai, faux Laisser les flingues et les treillis à leurs esprits de collabo J’ai renié mon histoire, remodelé à ma façon Et me suis inventé une vie avec bien trois quarts de fiction J’ai renié mon sommeil pour des années d’insomnie J’ai renié le mot soleil pour apprendre à survivre la nuit J’ai renié le profit, claqué ma tune à peine gagné Renié le prix du ticket et mes amendes RATP J’ai renié tous mes boss, j’ai renié tous mes esclaves J’ai renié toutes les patries, j’ai renié toutes les entraves J’ai renié le mot fatalité comme on rejette une maladie J’ai renié mon enfer pour un petit coin de paradis J’ai renié mon pays pour une patrie sans frontière J’ai renié mon confort histoire de côtoyé la galère J’ai renié mes efforts pour ne pas avoir à en rougir J’ai renié mon salaire histoire de jouer les martyrs J’ai renié mes amis qui me l’avaient déjà rendu dix fois J’ai renié onze cents fois tout l’amour que je portais pour toi J’ai renié le mot espoir comme on blasphème contre un ennemi J’ai même pioncé sur le trottoir car j’avais renié mon logis J’ai vendu mes souvenirs, j’ai oublié de m’en rappeler J’ai renié mes déviances et mes névroses refoulées Moi j’ai renié le temps qui passe et me fixe d’un air féroce J’ai voulu renié ma place mais on m’y a remis à coups de crosses J’ai renié mes rêves depuis un bail, pas de pays des merveilles Renié le mur et le portail les nuits où j’avais pas sommeil J’ai retourné ma veste cent fois, juste pour m’en racheté une neuve J’ai renié ce que j’ai été et j’ai effacé les preuves J’ai renié ce qu’on a vécu pour ne plus avoir envie de chialer J’ai renié ce qui m’a déplu pour pouvoir t’idéaliser J’ai renié le temps passé à une vitesse hallucinante Entre Paris et ma province, j’ai oublié les dates marquantes J’ai renié le calendrier, le mouvement de la Terre et son cycle J’ai renié les lois votées dans les hautes sphères de l’hémicycle J’ai renié ce que ma haine sème pour côtoyer les innocents J’ai même renié ce système pour pouvoir resté hors du rang J’ai renié mes liens de sang pour m’inventer une famille J’ai renié mon côté gay car je prefere vraiment les filles J’ai renié le fil et l’aiguille, j’ai gardé mes jeans troués J’ai renié mon appartement, j’préférais celui d’à côté Renié le droit de propriété pour avoir la conscience tranquille Lorsque j’ai volé ta télé, ta chaine hi-fi, ton mobile J’ai renié le Coca-cola depuis que j’ai découvert la bière Troqué les films érotiques contre les cassettes de mon père J’ai renié ce qui existe, j’ai renié tout ce que j’ai vu J’ai renié ce qui persiste, j’ai renié ce que j’ai vécu J’ai renié ce que j’ai lu, j’ai renié ce texte aussi J’ai renié tellement de trucs, j’sais même plus ce que je fous ici
5.
En un regard j’dévore la ville et ses entrailles Je suis le dieu des tocards, je veille sur ma marmaille Petite frappe notoire, padrés à la petite vie Y’a pas d’patrons, pas d’stars chez mes brebis Des gosses à toutes heures dehors sèment leur ange gardien Il y a ceux qui prennent tout et ceux qui n’gardent rien Moi j’regarde ça de loin, assis à un comptoir céleste Ruminant dans mon coin, pourquoi j’ai eu les restes Mais c’est pas un hasard, c’est moi qu’est tout raté Comme ces gens qu’on de quoi survivre et qui se retrouve enfermés Cellule capitonnée, porte lourde et barreaux Des fois j’vois plus la différence entre victimes et bourreaux Bâtards et barbares civilisés 6 milliards d’hommes embarqués, on va pas tous les excusé Tellement j’en ai vu des murs et des guerres ouvertes J’m’occupe pas de ces gens-là mais c’est le fléau d’votre planète Y’a l’feu sur les frontières , y’a des enfants au front Y’a des types dans l’fond du gouffre et c’est un affront Je veille mais bon mon cheptel s’élargit Est-ce que ça deviendrait une mode de gâcher sa vie Refrain : En un regard j’dévore la ville et ses entrailles Toutes les marques, les ratures, toutes les fissures, toutes les failles Accroché au réverbère d’la tombée d’la nuit au matin Sur les maudits, les ratés, je veille, tout ira bien (X2) J’vois des filles sur l’trottoir au milieu des vautours Des losers, des clochards, qui crèvent aux pieds des tours Des alcooliques notoires, d’la solitude autour Et des chiens sous la pluie dans une ville sans contour Chaque nuit à ses crimes, chaque nuit à ses secrets Coups d’crayons sur l’papier, ombres obscurs dans les allées J’veille sur les évadés, tout l’monde doit tenter sa chance J’veille sur les 100 pas dans la ville et sur les siècles d’errance Longue liste d’attente, tu passes après les autres Après les chiens superstars, les chimpanzés astronautes Les rats multimillionnaires dealent dans leur monde Négocient dans leur sphère quelques contrats immondes Je n’vois rien j’tourne le dos à tout ça J’retourne dans ma rue avec les camés, les sans-voix Les sans-droits, les sans-lois, les rois et les reines de rien A la sonnerie du réveil, au café noir du matin Ça ira tant que ça tient, des fantômes sur le pavé On en déjà vu beaucoup, y’a plus de quoi être étonné Mais les paumés seront sauvés, les sans-grades, les vauriens Sur les maudits, les ratés, je veille, tout ira bien Refrain (X2)
6.
Des orphelins dans la nuit avec des habits en lambeaux De vieilles frusques qui s’étalent dans l’eau boueuse des caniveaux Les enfants seuls de minuit, visages déjà balafrés Sur les trottoirs, sans-abris, devant les passants effrayés Les orphelins ne font que survivre, trainent dans les ruelles obscures Les yeux rougis par les drogues, substances naturelles ou plus dure Les chiens des rues les adorent, s’endorment avec eux dans les gares Partage le règne de l’empire des détritus, des horreurs Perdu au milieu des ordures, des bouteilles plein les poches Mais y’a pas de parents pour les abreuvés de reproches On les retrouve dans la casse, voitures empaquetées, défoncées Vie parallèle loin de la ville, de ses pervers, ses dangers La nuit sera leur odyssée c’est le carnage assuré Personne ne sera à la hauteur de toute leur violence assumée Les mômes soulèvent la dalle, y’a des lumières dans le caniveau Les enfants des labyrinthes revivent quand la ville est au repos Refrain : Depuis que l’orphelinat à brulé, une raïa de gosses en haillons Brûlent les écoles, brûlent les prisons Sur les trottoirs dégueulent la plus belle de la lie Armée de culs de bouteilles, de gourdins en dents de scies (X2) Comme des petites ombres sur la rail, la zone des enfants damnés Murs d’usines, tas de ferrailles, capotes et seringues usagées Jeunes héritiers de la nuit, pupille d’œil comme une lune pleine Un peu blanche, un peu jaune, un peu noire, un peu vaine Du sang qui boue dans les veines, de la boue sous les chaussures sales Une couverture comme un linceul, le ciel noir évoque le mal La lune aussi est de sortie, sort son pire des sourires sinistres Ne gâche pas ton dernier soupir, la fin est proche, la fin est triste Dans les gares, dans les ports, des sales gueules qui débarquent Qui dégueulent sur la ville, bousillent tout et laisse leurs marques Un casting pire qu’un cirque, nez rouge et dents acérées Regards noirs, démarches sûres, sabres et couteaux aiguisés Bas les masques au défilé, y’a trop longtemps qu’on se déguise Le carnaval des agités prend de l’ampleur, assure son emprise En périphérie de la ville ou dans les quartiers bourgeois Les gosses de l’ombre, enragés, cassent les vitrines et brisent les lois J’vois des silhouettes sur les toits, j’vois des signaux dans la nuit Des ombres marchent sur mes pas, je me retourne et plus un bruit Les radios ont cessées d’émettre, peu de temps après les télés Et j’ai comme dans l’idée que ce soir les rues sont agitées Refrain (X2) Barres à mines, battes de baseball, humeur de gosses volubiles C’est changeant, c’est lunatique, un coup c’est face, un coup c’est pile On sait que jamais rien ne s’efface et le mors entre les dents Un pied de biche dans la main, peuple en haillons il était temps Sur les pavés millénaires, s’instaure le règne de la peur Les orphelins aux pieds des hôtels sont venus brûler l’histoire La cité ressemble à l’enfer, le diable est tout à son honneur Accidents à tous les carrefours, prendre la fuite est illusoire Haine aux lèvres, rage au ventre, les enfants renient les lois Torches et cocktails molotov, maintenant oublie tout ce que tu crois Tire un trait sur ce que tu sais, tout ce que tu as te sera saisi Alors brûle tout ce qui te retient, viens rejouer ta chance par ici Dehors avec les orphelins, croire en tout, ne croire en rien C’est sensiblement la même chose, on connaitra tous la même fin Les sales gosses ont ouverts la brèche, parés pour allumer la mèche Maintenant toute la cité s’embrase, les mômes ont même brulés la crèche Refrain (X4)
7.
Au revoir oiseau noir, j’descends l’échelle de sécurité Le sang sur ma veste ne s’verra pas dans l’obscurité J’laisse à la bleusaille le soin d’recoller les morceaux Cordon de sécurité, relevé d’empreintes, prises de photos Pas cru qu’c’était aussi facile d’ôter une existence Mais j’ai pris toute mes précautions et échapperais à la sentence Un commissariat sous tension, gradés incompétents D’mon côté un travail d’orfèvre parce que je connais l’prix du sang Laisse les explications, les justifications Comme toujours c’n’était qu’histoire d’vengeance d’toute façon Les flics torcheront l’affaire, rien qu’un cadavre vulgaire Et aucun d’leurs experts n’pourra lever l’voile sur c’mystère Alors j’suis serein, je pars, je sors de la ruelle Laisse derrière moi une fin d’existence cruelle C’est l’ironie du sort, t’as cru qu’tu pouvais m’avoir Et maintenant dans quelques jours ta mère m’enverra ton fairepart Un parcours bien réglé, t’as pas senti l’arrivée venir J’ai pourtant du mal à penser qu’tu laisseras un grand souvenir Pas d’postérité, une effraction et tu t’écartes L’empire qu’t’avais construit n’était en fait qu’un château d’cartes Et si je n’suis qu’un criminel, tu n’es qu’un macchabé Désolé pour ta mémoire mais je préfère être de mon côté Je rentre dans un taxi, demain tu feras la première page Puis ton nom s’effacera quand s’estomperont les commérages What’s that trip ? What’s that trip ? What’s that trip ? What’s that trip ?.........
8.
Des Z.I décrépites, wagons de marchandises rouillés Des arbres privés d’leurs feuilles et des maisons éventrées Des régions délabrées, des ombres n’appartenant à personne Et des hommes squattent une usine où plus jamais sirène ne sonne Des parkings inoccupés, désolés, pavés d’feuilles mortes Le vent glacial et la pluie, pluie battante qui nous escorte Un grillage qui n’garde rien, rien qu’un jardin d’herbes immenses Terrain de désolation au milieu de fric et démence De grandes baraques décorées d’affiches de ventes immobilières La décharge municipale, ici le bus pour les travailleurs Là l’ancienne gare ferroviaire, poteaux électriques et compteurs Des touffes d’herbes sur la rail et la rouille se mêle au vert Des semences de plastiques, de cannettes, de poubelles Marie-Jeanne des Ordures te demande qui est la plus belle Des containers remplis de c’que l’homme crache alentour Et au-dessus de ce lieu fermé vole une vague ronde de vautours Refrain : A Paris, Marseille, Thionville, Bruxelles Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle A Dunkerque, Oostende, Auxerre, Sarcelles Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle A New-York, El Paso, Barcelone, Babel Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle Cités dortoirs, nations poubelles Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle Une cahute de fortune, quelques tonneaux enflammés Des bouteilles éparpillées et des sacs poubelles étalés Des matelas éventrés, noirs de saleté, de poussière Et des couvertures empilées qui attendent patiemment l’hiver C’est un camp sans volontaire, usine désaffectée Des piafs ont fait leur nid dans du parpaing, venez entrez Un seau bien placé qui ramasse l’eau qui goutte Et avec des cannettes de bières quelques gosses qui jouent au foot Derrière la gare, derrière la route, murs taggés, éclats d’verre Galaxie d’clous rouillés, vitres brisées, barres de fer Vieux moteurs à la morgue, carcasses de caisses cramées Tandis qu’au loin d’immenses grues attaquent un nouveau chantier J’décris ça, c’que j’ai vu lors de mes voyages sinistrose En RER ou en bus, rejoindre la boite où j’bosse Et avec le retour en plus, ça va mais à petite dose Au milieu de ça le bus 106 s’apparente à un carrosse Refrain Rien d’plus sinistre, rien d’plus sinistre… Rien d’plus sinistre, rien d’plus sinistre…
9.
13H du Matin 03:43
Refrain : J’ai encore oublié la messe, il est 13h du matin J’ai la tête comme une bombe, Jésus Christ est en chien Qui a bien pu m’faire ces traces de pas au plafond J’attendrais la semaine prochaine pour tenter la rédemption (X2) J’suis sous la pluie, mes yeux me brûlent, des flammes s’échappent des immeubles C’est moi ou bien la Terre tremble, sous mes pieds le sol se dérobe Sur ma bouche j’ai son rouge à lèvres, les réverbères luisent dans les flaques J’esquive les sex-shops et les strips, attrape une cannette dans mon sac Les affiches, au bonheur des stars, m’racontent la vie idéale La came de mes contemporains et j’entends d’ici les scandales On n’est pas encore au matin déjà la rue est agitée J’ai la gerbe, la tête en vrac et le sol s’échappe sous mes pieds Là j’n’ai aucune identité, anonyme, solitaire Mon blase est déjà gravé sur une pierre tombale au cimetière J’tape un numéro au hasard et tombe sur ma propre voix J’crois qu’il existe 2 mois, chacun fait sa propre loi Des punks imbibent leur chien d’alcool, un chinois s’immole par le feu Sur les rives sauvages de la Seine on voit poussé des oiseaux bleus Désir d’incendie dans les yeux, nympho pyromane dans les rues La cité n’sera plus jamais sûr, protégez vos cœurs et vos culs Sur le boulevard des mauvais coups tu traines ta béquille sous la pluie Entre les hommes d’affaires, les clochards, les filles classes et les premiers prix Les chats sauvages sont en treillis, dans les tours de verres on jubile Un milliardaire saoudien cède à prix coutant quelques barils Tandis que le syndicat du crime appelle à la grève générale On colorie les uniformes de la police nationale Plus personne renseigne Interpol, les télégrammes sont sur écoute Le croque mort souille les pierres tombales, les sédentaires sont sur la route Les 2 camps ne savent plus qui combattre, c’est la trêve dans les tranchées 3 hommes armés jusqu’aux dents distribuent des tracts pour la paix Le clown est sorti de l’hôpital , un avion sur le Capitole Tandis qu’on prévoit une pluie d’balles sur Gaza, Bagdad et Kaboul Il paraît que c’est l’anticyclone ou bien le Grand Bal des Nantis Qui s’y frotte, c’est la zone de Washington à Paris C’est la crémaillère des pourris sous les drapeaux, le temps stoppé Tous les symboles d’la république bananière étoilée Et il paraît qu’ça va marcher, j’ai les 2 jambes engourdies Un clebs qui pionce sous mes pieds, qu’à pas dû bien finir sa nuit Qui viendra pour nous sauver la planète est une poudrière Vivement le Grand Tremblement de Terre, demande à la poussière !!! Moi j’n’irais pas à la guerre, j’suis pas le soldat anonyme Plutôt l’alcoolique inconnu et on jouit pas d’la même estime Reposant sous l’arc de triomphe ou bien enterré sous les bières Même si les coupables restent pourtant originaire de Bavière Koenigsbier, Maître Kanter, vous m’avez tué… Koenigsbier, Maître Kanter, vous m’avez tué… Refrain (X4)
10.
Boum Boum 03:40
Regarde c’qu’on offre à nos frères j’vois peu d’choses positives Ça déraille sévère et toujours pas de directives On enterre les rêves beaucoup plus vite qu’on grandi Quand j’étais gosse l’évolution s’résumé pas à la technologie Mais j’sais pas, j’suis plus grand chose à vos affaires Comme un p’tit môme introverti je me suffis dans mon univers J’ai 25 années sévères passées dans les bas-fonds Fils de la classe ouvrière, graine de révolution De l’essence, un chiffon, toujours dans mon livre de recette J’ai des violences policières imprimées dans un coin d’ma tête Et toujours bien loin des hits mais en gardant la même verve J’viens cracher ma bile, il n’y a bien qu’à cela qu’elle serve Et chaque jour je le sais, chaque jour je le ressens On ne meurt pas comme on né mais on vit comme on le sens J’ai 2000 ans d’révolte imprimé dans mon répertoire Boum boum sur le pouvoir ! Refrain : Bal perdu dans l’désert Des coyotes la peau sur les os N’en peuvent plus, veulent tous tout envoyé en l’air Entretenir leur colère, se faire les crocs sur les fachos (X2) Boum sur le pouvoir, demain quand y’aura plus d’rêves Se sera d’la bave molotov dans la commissure des lèvres Putain de société d’esclaves et d’esclandres politique De crimes et de vieilles histoires en tout genre qui font la polémique Normal qu’les gens aient envie d’tout kicker, tout niquer Envie d’occupé le quai en faisant tourné les briquets A coups d’briques sur les baraques d’en face, qu’est-ce qu’y’a Même les tableaux d’Basquiat prévoient pas un rouge aussi froid Les couples de célébrités, tous ces trucs comme le JT La télé réalité, j’ai rien à voir avec vous C’est pas la vie qu’on mène pour la majeure partie d’entre nous Et on viendra volé votre pain quand y’aura vraiment plus d’sous Tu vois c’est pas qu’je crois en rien, j’crois plus tout court, c’est plus sain C’est plus sûr, faut bien s’protéger quand on va droit dans le mur Quand on va droit à la rue, no futur dans ces conditions Boum boum à la révolution ! Refrain (X2) La furie née des quartiers d’France et ça fout l’feu dans les banlieues La colère augmente d’un level, les sans-voix n’sont plus silencieux Un homme révolté en vaut deux, expulse ta rage puisqu’il est l’heure Jeune homme va arracher ton or sur les fausses dents des gouverneurs Sortez les faux, les pavés vont volés sur l’parvis d’Notre-Dame Les races de cailles sont venues reprendre la Commune de Paname La cour des miracles pendra la justice et sa déraison Les énarques qui ont détournés des millions sans faire un jour de prison Et toutes les nuits seront les bonnes pour monter à la Bastille Renverser toutes les barrières, le poing levé dans la bataille J’n’ai rien que d’la révolte imprimé sur mes pupilles Ouvrez les portes au changement et bienvenu à la canaille Pour les marmots, les clandos, les cloches, les poches, les gavroches Nous on attend juste d’y aller, là c’est l’heure H qui s’rapproche Et rien n’sera télévisé, non pas d’travelling, pas d’zoom Juste le peuple, sa force, sa rage, sa colère et……… Refrain (X4)
11.
Désertz 06:33
21 jours d’errance dans le désert et la démence Mon corps se meut dans l’espace comme une espèce de dernière danse J’ai poussé à bout mes croyances, j’aperçois le bout de la route Et j’n’ai fait qu’errer sans fin dans les mirages et dans le doute Il n’y aura pas de catharsis, ni à Smara ni en Harrar Où Arthur m’a vendu des armes hors d’usage sous un soleil noir Les clefs n’étaient pas perdues, juste gardé jalousement Dans une boutique au bas de la rue, et je l’sais maintenant Maintenant que ma peau est tannée comme celle d’un rat du désert Que les grosses motos grondent et qu’elles font tremblées la terre Que les journées s’allongent, s’éternisent, oublient la nuit Que les collines dégoulinent comme les pendules de Dali En partant j’m’étais saoulé méthodiquement sous les toits de Paris Précis comme un dresseur de puces, à la Campus et au whisky Trainé dans des bars interlopes, savouré des ambiances louches Fini avec un gout d’verre et un gout de sang dans la bouche Il aurait fallu que j’me couche, bon dieu que j’ai la tête vide Quand j’rentre en titubant et en écoutant du Lou Reed Mais l’diable est une femme prude, Paris s’ennui, Paris s’endort Car Paris s’attire des emmerdes dès qu’il dégueule un peu trop fort Alors le bonisseur m’a dit : « encore une nuit, attends demain Dans notre barnum y’a d’la folie et d’la fortune pour tes deux mains » C’est ainsi que j’suis parti dans une carriole cahotante Sur une rythmique chaotique, traçant des sentiers qui serpentent Je suis éjecté d’une porte et j’atterris sur un quai Une pendule dont je ne connais le nom me regarde et se tait Et c’est encore une gare vide, là où vont et viennent les fantômes Est-ce ici qu’un jour ou joua à faire jaillir les atomes Les spectres se multiplient mais rien qu’des visages vides Je me sais au bout du rouleau, dans la vitre un regard livide Me renvoi à ma fatigue, quand dans un éclat d’lumière Apparaît une gitane trainant des bottes pleines de terres Une épaisse chevelure noire, ses cheveux n’en finissent plus Comme la profondeur de ses yeux, noirs bien entendu Des cageots entre les bras, là elle m’accorde un sourire C’est la première fois depuis des jours que j’n’ai plus envie de mourir Une vieille valse morbide voguée comme un vautour dans l’air Flottée en apesanteur, virevoltée dans le vent du désert Je n’suis toujours pas servi ou j’n’en ai pas eu assez La rigidité des assis me pousse vers des zones de danger Ainsi je poursuis ma route aux grés des pertes et des conquêtes Les portes qu’on ouvre, les femmes qu’on quitte et l’inutilité des quêtes Et les caprices du monde entier, ainsi naquit ma colère Ces hommes en bleus ne sont pas touaregs et même au milieu du désert L’étau d’la sureté se resserre, les sentiers sont tracés Check-up, contrôle des frontières, fouille au corps, pièces d’identités Certains poursuivent leur chemin, d’autres poursuivent les méchants Certains profitent de l’instant mais beaucoup court après le temps Maintenant la maison brule, les fakirs dansent sur les braises Les squelettes des poutres ondulent, même les fantômes se taisent Il ne reste que des cendres, au loin le soleil rougeoie Sur un décor noir de suie, les arbres, les pilonnes et moi Ne me demande pas pourquoi j’ai fuis quand la colline s’est embrasée Et j’entends encore les cris des gens que j’ai dû abandonner Sous le soleil il paraît que l’été incendie les moissons Je n’reviendrais plus jamais, c’est moi qui ai brulé la maison Avec l’aide des cracheurs de feu, Behemot au bout d’la laisse Au cours d’un rêve fiévreux, perdu entre sueur et stress Et l’artiste pyromane s’est pris pour Néron à Rome Là il rêve de Reichstags et de zeppelins gonflés à l’hydrogène Les routes se mélangent à l’arrière, à moitié mort sur les sièges Quand tu mates les étoiles et te demande où est-ce qu’on t’emmène Réverbères, ciel et tours à la nausée pendant des heures Mais jusqu’où sommes-nous censés dérivés comme ça encore Je vois celle qui m’a sauvé les yeux fixés sur l’horizon Moi, étalé sur la banquette, entre désespoir et passion Perdu au milieu de nulle part, comment faire un choix ici Quand on a perdu ses repères et ses certitudes aussi Les sorcières de Salem sont pendues aux réverbères Sur les airs d’autoroutes pour dissuader les rêveurs Alors on court vers ailleurs, là où les clochards ont le sourire Chercher la maison en carton de l’homme qui vit sous l’arroseur Le brave, vénérable et révéré videur des lieux M’administre un dernier coup pensant qu’après ça j’irais mieux L’amour m’a laissé ici, mon séjour touche à sa fin De cohérent, de logique, de réel, il n’y a plus rien Toutes les villes sont éphémères, les terrains-vagues et les bayous Eclairés par la girafe avec le phare autour du cou J’n’ai plus nulle part où allais, p’t’être serait–il bon rentrer chez moi Retrouver l’horreur du travail et les rigueurs de la loi J’ai vu une autoroute perdue sur le rebord d’un square de junkies On a voulu me montrer le chemin, j’ai pas marcher sur celui-ci Moi aussi après le bourgogne j’suis passé à plus corsé Là il est temps qu’j’rentre à Paris, j’crois bien qu’j’en ai eu assez

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Album épuisé en format CD. Uniquement dispo en téléchargement.

credits

released June 30, 2011

All lyrics : Manu, except 1, 2 et 10 par Manu et Yo
All prods : Les 47AKA (Krostiny, Fatal E, Le Styx) except 3 et 8 par Batmanroots
Enregistré et mixé par Grég au Studio Avron 65 (Paris 20)
Masterisé par S.Mos
pochette et livret by Gaël D.Prairies

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La Dernière Mesure Paris, France

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