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Ex​-​fan des nineties

by La Dernière Mesure

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1.
Entrée 02:12
Guérilleros infiltrés dans les lézardes du système Qui pullulent et nous appellent à élargir le projet A fissurer le bloc, gratter le granite L’espérance suinte des fuites, les fondations sont en toc Briser la colonne sans considération Pour les architectes constructeurs de cette aberration Les prisonniers ont les pinces pour les cages grillagées Tous les êtres libres dans cette ville sont des évadés Bienvenue, c’est la fin de la fête Le début d’un nouveau siècle malsain et malhonnête Entamé il me semble un 11 Septembre 2001 Je me suis levé un matin nous étions tous américains Et les fantassins défilent, prophètes et présidents Nous saluent des cadillacs, sourient passionnément Le visage de la foule tient cette émotion standard Un regard sans douleur mais aussi sans espoir Rien n’est droit, rien n’est vrai, rien ne devrait exister Les cendres grises sont étalées sur les semaines du calendrier Je regarde par la fenêtre, c’est plus beau qu’ils le disent Que le laissent penser les marionnettes qui s’agitent en vain et attisent La colère à l’intérieur de mon écran télé Encastré dans mon mur, qui observe qui en vérité? Je suis sûr qu’il le savait, l’homicide était conçu Et les miséreux consommeront jusqu’à ce que le contrat soit conclu Personne ne vous entend crier dans un espace de non-droit Toujours entourés d’hommes de lois comme dans un état occupé Je les ai vus parader, serrer des mains, voler des voix Et voter des lois pour les autres sans jamais se les appliquer Au pire, ils m’ont dit, se taire ne serait qu’un non-dit Les oublieux auront leur place au paradis des bienheureux Travaille, consomme et prie, ton chemin de croix sera plus court Au milieu des chiffres qui m’agressent et de la violence qui m’entoure Des retours au désert où poussent des fast-foods Des mirages de malbouffe, les rêves du monde obèse Acquis au Superbowl, entre Jésus et Coca Qui t’a dit que seules les montagnes ne se rencontraient pas Autour d’un contrat, de Jérusalem à New York Attends de connaître l’évangile selon Rupert Murdoch Les fondations sont en toc, le tank sait par où partir Vers l’ouest fait route la trajectoire de l’empire
2.
Je me mets en cause pour trafics divers Détournement de problèmes et trafic de vers Abus de stylos, crime de lèse-majesté Non-respect de la tenue correcte exigée Je me mets en cause, me lance une accusation Affectation et engagement dans diverses associations Exécution et partage de prestations scéniques Incendie volontaire en semant chaos sonique Incitation à l'émeute, meurtre sur mesures Vandalisme gratuit et coups de marqueurs sur les murs Coups et blessures involontaires sur ma personne Ayant entraîné ma rage et ma colère au microphone Je me mets en cause, fainéantise en temps de crise Crachats sur les banques, l’État et les entreprises Outrage à magistrat, à agent, à fonctionnaire De l’État et de ses institutions réactionnaires L'accusé plaide coupable à tous les chefs d'accusation Il revendique ses actes et possède toute sa raison Ni excuse, ni pardon, il maintient tous ses propos Et promet de continuer même seul au fond d'un cachot (X2) Ton avis ne tient à rien, quelques actions en bourse Sitôt je gagne du fric dans la seconde m'en débarrasse Ni strass, ni paillettes, ni révoltés de majors De ceux qui te donnent du rebelle tant que le boss en demande encore La DM n'en démord pas et s'écarte encore et toujours D'un succès après lequel tout un tas de connards courent Fils de rien pour toujours, enragé depuis le bac à sable Coq de combat dans la basse-cour que presque toute la cour accable A qui profite la révo(lution), qui se cache derrière? Un groupe religieux ou un parti réactionnaire? Je me mets en cause dans presque tous les sabotages Et je serai dans ceux qui cassent si demain c'est l'abordage Je n'oublie pas les images, j'en veux au monde entier Ni pacifiste, ni adepte de la pitié Ni rappeur gangsta, ni chanteuse à l'eau de rose Dans l'effondrement des maisons de disques je veux être mis en cause... L'accusé plaide coupable à tous les chefs d'accusation Il revendique ses actes et possède toute sa raison Ni excuse, ni pardon, il maintient tous ses propos Et promet de continuer même seul au fond d'un cachot (X3)
3.
C’est la fin du voyage, encore un nouveau départ Toutes ses semaines d’errance pour n’arriver nulle part Sauf erreur de ma part, retour à l’envoyeur Gonfle tes poumons d’air, gardes-en pour tout à l’heure Aussi loin que je me souvienne ce ne fut jamais un festin... Ce ne fut jamais un festin… Non je n’ai pas la parano des gourous et des lézards Et avant la fin j’explore au laboratoire des arts Avant que ma tête explose, que la colère ne l’emporte Je t’en supplie chérie ce soir ouvre-moi ta porte Aussi loin que je me souvienne ce ne fut jamais un festin… Ce ne fut jamais un festin… Vingt-sept années, cent saisons et quelques en enfer Je cherchais l’amour, je n’ai trouvé que la guerre Aussi loin que je me souvienne ce ne fut jamais un festin Du pain rassis à table, de l’eau tiède et du mauvais vin Je n’ai survécu à rien, je suis mort à chaque fois C’est un fait "je" est un autre ou alors "je" n’est pas (X2) Je me perds dans les odeurs, dans les rencontres et dans les corps Dans les décors, dans les dédales, dans les jours, dans les heures Dans les déserts où fondent toutes les valeurs Volontairement je m’y perds jusqu’au jour où j’en ressors Les réserves sont brûlées, les habitants sont bannis… Les habitants sont bannis… Tous les sols sont stériles, la science n’y peut rien La civilisation n’est qu’une erreur sur le chemin Des nomades du monde, esclaves de la modernité Des aires d’autoroute dans un Sahara dévasté Les réserves sont brûlées, les habitants sont bannis… Les habitants sont bannis… Déracinez les errants, sédentarisez-les Que plus personne ne court qu’après le temps et la monnaie Les réserves sont brûlées, les habitants sont bannis De la place pour personne dans vos putains de paradis Je n’ai survécu à rien, je suis mort à chaque fois C’est un fait "je" est un autre ou alors "je" n’est pas (X2) Mal être social ou mauvais sang, monstre à la naissance Ou pourri en grandissant par le rejet et l’absence L’effacement, regarde bien l’introverti C’est une bombe à retardement maintenant vous êtes averti Rien ne sera réparé, le temps fera son effet… Le temps fera son effet… Dans tous les mauvais plans, dis-moi où se situer Quelle est la gueule de l’emploi, la tenue correcte exigée J’ai vu de surcroît ton sourire de circonstance Tu ne peux pas te tromper toi, si tu peux tromper les instances Rien ne sera réparé, le temps fera son effet… Le temps fera son effet… Encore un remède vendu par un charlatan Sur le grand marché mondial tout est source d’empoisonnement Rien ne sera réparé, le temps fera son effet Et qu’ils avalent le poison jusqu’à la dernière gorgée Je n’ai survécu à rien, je suis mort à chaque fois C’est un fait "je" est un autre ou alors "je" n’est pas (X2)
4.
Dans le chaos des canettes de bières, des crises financières Des krachs boursiers mon frère, dans la mystique, le monétaire Dans les meurtres, les chagrins d'amour, la mort Les mots sur la mesure, les murs entre les frontières Dans les odeurs de rance, les logements insalubres Dans la bouteille de verre pleine d'essence et le torchon qui brûle Dans l'heure H, le jour J, toujours remis à demain Dans les armées levées pour la princesse ou la putain Aux premières heures du jour à vivre dans la métropole immense Entre Interpol et RG, fichage et flicage à outrance En France, à l'Assemblée nationale A l’Élysée, au Sénat, sous la semelle de mes sandales Pour trois francs six sous, que dalle, juste pour la forme Un impôt, un travail, une patrie, un uniforme Dans la firme à scandale au patron multimillionnaire Jusque mes insignifiantes insomnies dans le chaos des canettes de bières Nous sommes trahis Le couteau dans la manche dans la plaie dans la nuit D'une énième défaite, d'un énième déni Nous sommes trahis, nous sommes trahis (X2) Dans le nucléaire, Tepco, Haribo, Coca-Cola CNN ou TF1, dans Jésus ou Allah Chaos total pour religion et croisade Le cul coincé, les mains levées entre G.I. et Mossad Miss Univers et la petite caissière du coin Chaos dans les crânes, solitude de loin en loin Les allées et venues, dans les allées, les avenues Même perdu dans ma ville et exténué par le brouhaha Tu regardes quoi? Rien qu’une ineptie de plus Du chaos dans l’inertie, dans le rien de moins mais rien de plus Et rien dans les mains moites et le stress Dans l’amour et la haine, dans les beuveries et le sexe Tu constates, tu passes ton chemin, tu fais comme tout le monde T’auras ton lot de haut et de bas, de bonnes et de mauvaises ondes T’auras quelques vécus, deux ou trois histoires Que tu dégueuleras sûrement le soir sur le chaos d’un comptoir Mec, dans les bouteilles, les joints Les discussions qui "discussionnent" et au final ne mènent à rien Dans le vide de l’univers, dans la poésie Même chez mère nature, les bêtes et dans l’homéostasie Dans le nu, le tout, derrière le dernier atout Qu’on te tire les cartes ou dans les lignes de ta main Dans ce dont sera fait demain, dans le énième mensonge Dans ta dernière pensée d’homme libre juste avant que tu plonges Dans la justice, dans l’adolescence L’amour qui dure toujours et qui sclérose à ne plus avancer Dans la douleur, la rupture L’amour malade, la trahison, trop de guerres livrées sans armure Dans la parole d’un parolier qui ne sait pas parler Mû par les échanges mais qui pourtant demeure muet Une vraie baston de parking Dans la vie comme au jeu, dans l’amour comme sur le ring Nous sommes trahis Le couteau dans la manche dans la plaie dans la nuit D'une énième défaite, d'un énième déni Nous sommes trahis, nous sommes trahis (X4)
5.
Mille exils et des silhouettes bancales Des charlatans aux étals qui vendent des élixirs Sur la place du marché, sous la cathédrale Entre les adjoints au maire et les sœurs du martyr Et toi quelle est ta came, cosmétique ou hostie T’es-tu dopé au succès ou à la paralysie Chargé d’antidépresseurs ou "amphétaminé" Tu te balades dans ton inconscient comme sur un terrain miné Mille raisons d’enrager, une seule d’être calme Au milieu des hommes-sandwichs et des affiches de réclames Publicités mensongères, spots pub pourris Qui singent la ménagère ou le"djeuns"d’aujourd’hui J’entends les condamnations sur la place publique Il paraît qu’il y en a que ça rassure la présence d’une patrouille de flics On a viré la potence mais faut pas croire T’as intérêt à marcher droit ou alors à ne pas trop te faire voir Les enchères sont peu élevées, ils parlent d’agression Et il n’y a même plus besoin de récompense pour entraîner la délation Et rentrer dans les délais, demain ils seront seuls et heureux Avec la consommation érigée en règle du jeu Érigés en religion, les lieux de cultes commerciaux comme autant de paradis J’ai la foi, j’ai les fonds, puisse dieu me délivrer la sainte carte de crédit (X2) Au commencement était le dollar et la planche à billets Il a engendré le pouvoir et a prit ce qu’il y avait à piller Il a dit aux pauvres de prier et d’aller dans les champs Et pour faire asseoir son mythe il s’est construit des monuments A Wall Street, à New York, à Paris Pariant sur le fait qu’il aurait les cons avec lui Les marques déposées se sont unies comme un seul homme Et ont écrit les commandements de l’individu qui consomme Douze mecs en haut d’une tour en verre, un globe au milieu Des courbes, des statistiques, des montées en flèches et des creux Capitaux et cotations, bénéfices dégagés Estimations, ponctions, études de marché Les voilà, ils peuvent construire ou détruire C’est eux qui installent les monarques, c’est eux qui les font partir Des fois ils se font la guerre pour un baril, pour un dollar Alors les vendeurs d’armes et les soldats deviennent stars En direct et entre deux spots navrants De pub pour une lessive qui lave le sang Séquestrez-vous à double tour, restez dans vos maisons Et récitez vos grâces à la consommation Érigés en religion, les lieux de cultes commerciaux comme autant de paradis J’ai la foi, j’ai les fonds, puisse dieu me délivrer la sainte carte de crédit (X4)
6.
Au défilé 03:46
Parade, et la fanfare s’époumone Les grands hommes défilent dans les Mercedes et klaxonnent Saluent la foule immense, la masse et son visage Figé par une émotion d’usage Et rivés sur l’écran des millions d’yeux N’ont que regrets d’avoir dû rester chez eux Les dieux-médias sont eux tous au même endroit Religion polythéiste mais tous ont la même voix Et les lois de l’audimat Il paraît que tous les savoirs sont contenus dans la boîte L’autre de ses mains moites salue ses électeurs On entame une ola pour le petit protecteur Triés sur le volet, les fans sont aux anges Les hommes jouent des coudes, demoiselles et dames s’arrangent Pas de traces de rage, que des sourires béats De toute évidence c’est un vrai bonheur d’être là Au défilé… Au défilé il a enfilé son plus beau costume La Merco laisse presque des traces de chenilles sur l’asphalte Demain c’est la guerre comme le veut la coutume Les militaires en rang approchent et la foule exalte C’est exact, il faut saluer les héros Et de nouveau unir le peuple sous les drapeaux Maquillage tricolore sur les joues des têtes blondes C’est encore pire qu’une victoire en coupe du monde Les stars brillent, arborent leurs sponsors Sodas, fast-foods, malbouffe et consorts Tout ce que consomme, en somme, l’homme moyen Standard, classique, l’homme qui n’en pense rien Lors du discours, ils auront la main sur le cœur Debout dans les travées, ivres de fierté Prêts à baiser la main dudit protecteur La même qui les frappe en prétendant les caresser Au défilé… Au défilé, le temps s’étire mais semble figé On y passe sa vie sans que rien n’ait changé J’ai vu des gens y rester, s’y retrouver vieux Tandis que des adolescents venaient s’y faire crever les yeux Tu m’en promets, tu m’en promets, ton parti pris est uniquement lié A ta Rolex et ton fric L’esthétique compte plus que l’éthique Et je doute qu’un jour la France saoule sorte de son coma éthylique Alors l’acte isolé à la Lee Harvey Oswald Et sa balle magique serait peut-être la seule morale A cette parade où même le mot paradis sent le rance Quelle chance d’habiter la France La fiction a refroidi la réalité Tellement plus spectaculaire et facile à faire passer Alors souriez, allez saluer la masse En attendant le sniper isolé comme à Dallas Au défilé…
7.
Dans les déserts de brouillard, paysages sans visage Où les sages toisent les anges et entretiennent leurs présages Relisent les passages de l'Apocalypse Et envisagent avec gravité la grande éclipse Ils parlent par ellipses et aiment les longs silences Tristes sires agrégés de théologie ou de sciences Perdus dans un savoir confus diffusé Comme une vérité, apprise mais non vérifiée Juste mal rédigée sur un vieux parchemin Et les mensonges cheminent venus d'un passé lointain Comme parole d'évangile, dite sacrée Mais derrière leur morne prose il n'y a aucun secret Stoppez les sacrifices, si le soleil se lève à l'Est Ce n'est pas au nom du fils, ni du père, ni du reste Qu'ils retournent au désert en attendant la purge Mais les prophètes ont menti, il n'y aura pas de déluge Rien n'est annihilé Tout se reconstruit sur les cendres et les cimetières Les décombres sont la matière première Il n'y aura pas de déluge, demande à la poussière (X2) Un prophète ambulant errait avec son étal Par delà les campagnes, regard noir et teint pâle Dans sa sacoche sale : potions, antidotes Élixirs, poisons, livres sacrés et breloques Quelques gris-gris en toc, des pass pour le paradis La caisse enregistreuse et la machine à carte de crédit Tu le vois arriver, c'est le premier vendeur Le père spirituel des Bill Gates et Rockefeller Chercheurs d'imposteurs dans le palais des glaces Ils jouent la concurrence mais pas un d'eux n'a sa place Dans la cité naissante où la vie bat son plein Et où le prophète ambulant veut s'octroyer un terrain Non, les lieux saints n'ont pas poussé subitement Mais sont nés de la sueur d'esclaves et de leur sang Leur promettant le repentir en cas de grabuge Mais les prophètes ont menti, il n'y aura pas de déluge Rien n'est annihilé Tout se reconstruit sur les cendres et les cimetières Les décombres sont la matière première Il n'y aura pas de déluge, demande à la poussière (X2) Désormais ils désertent les villes en proie à la peste Après avoir tout fait pour que la maladie s'infeste Ils investiront encore sur l'action de la comète Qui se chargera calmement de la fin du monde qu'ils nous promettent Les mythes s'écrouleront, leur morale d'un autre temps Tombera mais le monde ne s'ouvrira pas pour autant La vie survivra à leur calendrier C'est de leur propre fin qu'ils ont peur, pas de celle de l'humanité Ils peuvent retourner les cartes et prédire Dans des visions obscures le carnage qui serait à venir S’ils veulent s'étouffer dans les mouvements de panique Où s'entasser à cent dans des abris antiatomiques En attendant l'Apocalypse et les flammes En priant indéfiniment pour le salut de leurs âmes Même s’autoflagellant avant le passage devant le juge Mais les prophètes ont menti, il n'y aura pas de déluge Rien n'est annihilé Tout se reconstruit sur les cendres et les cimetières Les décombres sont la matière première Il n'y aura pas de déluge, demande à la poussière (X4)
8.
La ville comme structure publicitaire! Frénésie consommatrice, compulsive dans la matrice Pour toi docile homme-sandwich du nouveau millénaire Publicité pro-extrême droite sur les brassards de la police Nationalisme, peur noire et bonnes affaires Confusion dans la biosphère, stupeurs et tremblements De terribles présages en provenance des géologues Dans les réseaux, dans les câbles, les oracles ont prédit la fin Les rayons, le nucléaire et les guerres sans butin Juste pour le plaisir… Ressors tes canifs, tes tours, tes diables montés sur ressorts On vient buter du charlatan sur saccades et sur temps forts Sûr, ils ne feront plus de prisonniers Pas plus mal quand on connaît l’État et ses prisons La vétusté de vos institutions, nos incisives sont affûtées Ils ne savaient pas si on saurait le faire, bientôt ils seront fixés On sait tout faire mais on n’a fait que nous étouffer Ça les arrange qu’on fainéante quand ça s’active dans les hautes sphères Je te parle de prendre nos affaires en main, rien de plus Et de reprendre ce qui nous appartient à nous tous Pas besoin de bombes dans les bus, de costumes défenestrés Les banquiers sauteront d’eux-mêmes le jour du big-bang boursier Ça arrive et on ne sera pas les plus atteints Essai de voler quoi que ce soit à ceux qui ne possèdent rien Qu’est-ce qu’on attend, dit moi qu’est-ce qui nous retient Les caisses sont pleines et les fourgons pourraient s’ouvrir sans bain de sang À la Toni Musulin, leur machine peut déraper Car c’est nous les rouages de l’engin qui est en train de nous écraser Ma vie n’a connu que la crise, c’est mon élément J’en ai ras le bol qu’ils nous disent que c’est le bordel en ce moment Car ça l’a toujours été, combien tu paries Ce n’est pas nouveau comme les clochards qui crèvent de froid dans Paris Crèvent de faim dans ce pays dont t’es si fier Mais pour un communard, combien d’Adolphe Thiers? Hypocrites, applaudissant, hypocrites, bêlant Et attendant le retour des bleus sur les Champs-Élysées Du pain, des jeux et de la sécurité Travail, famille, patrie et écran LCD Consomme et crève en démocratie Travaille aussi, vends ta force, ferme ta gueule et produis Qu’on t’ouvre les portes du paradis, un crédit éternel Tes enfants payeront les dettes que tu as si chèrement acquises À qui la faute, qui gère le capital? Rien qu’une poignée de guignols, rien à foutre des Illuminati La théorie du complot pour des rebelles sans cause Et qui causent sur des forums, se jetant des fleurs que d’autres arrosent Sors-toi les doigts du clavier, reprends les choses en main Ne va pas mendier ta liberté à une urne et un bulletin … Rien que du vent dans tes mains Les mêmes thèmes et les mêmes sales idées Les mêmes écartés, mêmes pot de vins, mêmes mots d’ordre Quel dommage que les chiens sans collier ne savent plus mordre Ou alors m’a-t-on induit en erreur? Quand on m’a certifié que les idées de révolte se meurent Prises à la gorge, c’est notre dernier combat Sers les poings, rien ne garantit que qui que ce soit en reviendra En vérité, n’attends pas de la voir annoncée Car la révolution ne sera pas télévisée!
9.
Dortoirs de passages et toits temporaires Pour se cacher de la pluie jusqu’à la prochaine galère Encore une nuit sans étoiles, on veut dormir sans rêver Et la manière la plus simple est encore de s’assommer C’est si facile d’accès, ne leur demande pas comment Le Petit Poucet a montré la voie en semant des cailloux blancs Et en simulant le chemin du retour à la maison Tu t’es retrouvé en carafe au pays des illusions Action, désormais c’est ton tour Faut mentir pour leur plaire sinon ils restent sourds Faut se mentir à soi-même, même si ça ne mène à rien Tu le sais bien mais en vain t’es dans le tourbillon quotidien Et tu te détaches de toi-même, t’oublies qu’on te déteste T’oublies que dans la cour de récré les gosses te surnommaient la peste Tu scotches, tiens ton poste pour rien, t’accumules les rides Comme le veilleur de nuit qui surveille un coffre vide Contes du nulle part, des villes vides et du désert Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières Contes du nulle part et des enfances en errances Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2) Elle a saisi, elle sait, quel est le tirage derrière les cartes Car depuis petite elle subit la promiscuité de l'appart Et du monstre qui l'habite alors l’œil à la fenêtre Elle rêve d'un terrain de jeu même plein de toxs et de proxénètes Donc elle sort traquer de quoi respirer dans l'air vicié Les odeurs de pisse et le manque d'oxygène du quartier Là où elle semble clouée, alors qu'elle ne pense qu'à fuir Et elle crache son fiel dans chaque bouffée d'air qu'elle expire Princesse sans conte, perdue dans les pages blanches du quotidien Pourquoi attendre que l'ogre vienne écrire lui-même le mot "fin" Quand on peut courir plus vite, et quitte à pourrir le récit Et puisqu'il n'y a aucun carrosse qui ne l'attende à minuit Autant retenir la nuit dans le monde des artifices Des danses rituelles et des masques, des heures d'ivresse et de vice Descendre avec Alice en enfer, ou plus ou moins Parcourir le désert pour en sonder chaque recoin Contes du nulle part, des villes vides et du désert Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières Contes du nulle part et des enfances en errances Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2) Des images de gosses lui reviennent, des histoires avant de dormir Histoires, vraies ou fausses, dont il essaie de se souvenir Mais en vain, y a rien qui vient, non rien qui réagit Toute son enfance, s'il en eut une, est définitivement partie Maudite, et c'est peut-être d'ici que viennent tous ses maux Ses névroses, ses colères, ses enfers et sa connerie de trop Celle qui l'a mené ici, les mauvais pactes passés Au carrefour des perspectives nulles et des existences gâchées Un hiver glacé dans le brouillard quand Cocher Et ses sbires sur le bitume un matin sont venus le chercher Il avait si peu à perdre, drapé dans ses sapes loqueteuses Juste la cible idéale pour une entreprise vicieuse Et la suite? Il en subit les conséquences Encore et toujours en portant le poids de sa pénitence A seize ans, il n'a ni futur, ni passé La justice et la société voudraient juste pouvoir l'effacer Contes du nulle part, des villes vides et du désert Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières Contes du nulle part et des enfances en errances Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)
10.
Hey cowboy, le soleil s’éteint sur la ville Je sais que c'est dans ces moments que tu deviens l'assassin sans mobile Autre que ton envie et une proie facile Arpentant les rues sous les étoiles inutiles Tu sais à peine qui tu es, c'est pour ça que tu diras que t'as tué Et ça te réjouira sûrement de voir ta face à la télé Et en grosses lettres un nom qui ne t'évoque rien D'où viens-tu, tu n'en as jamais été certain Les psys seront perplexes devant ton cas Quand tu t'attribueras des crimes que tu n'as même pas commis Comme ça, en fait juste pour voir si Ces cons sont aussi intelligents que toi Mais ton heure n'est pas encore arrivée A la rigueur, au final, c'est peut-être toi qui te rendras Avant qu'on t'ait retrouvé dans ton studio planqué Pas bouffé depuis des jours, encore du sang sur les doigts Moi je te vois arriver, la nuit est silencieuse Tu sillonnes les boulevards et les ruelles véreuses Là où il se trame sans cesse des choses Le schlass est dans ta main mais personne n'y voit grand chose Un type rentre chez lui, la porte à côté Mais pour ce pauvre type demain ne va jamais exister C'était ton tour de te sentir surhumain Et quand je reviens à moi, j'ai le couteau dans la main Hey cowboy!..... What's that trip?.... Hey cowboy!..... What's that trip?.........
11.
Nellio : Le son claque, matraque tes tympans, la force de frappe est sans égale Le rap crade des rats d’égouts débarque, crache son souffle, touche où ça fait mal Sans égard pour tes règles, tes rengaines et tes petites leçons Les esprits libres esquivent les pièges et tracent leurs routes à leur façon Et ceux qui savent reconnaîtront la marque de fabrique De la recette miracle qui déjoue toujours les pronostics Loin des MCs qui chialent, font la manche aux portes des grosses prods Le Hip Hop sort des recoins sombres pour cramer toutes leurs modes Dans les souterrains hostiles les anonymes préparent leurs plans d’attaques Le vent de la révolte se lève, tes radios sont mises à sac Tes buildings vacillent, prennent des airs de Tour de Pise Tandis que la panique fait trembler toutes les marionnettes du showbiz La rage est dans nos crachats, les postillons tapissent les vieux pop killers Et les barbares viennent remettre les pendules à l’heure La chute de tes ventes, ta faillite, c’est pas notre problème On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même Manu : A l'heure de l'âge d'or des adorateurs du dollar Va leur dire que ce qu'on pratique dans nos égouts est un art Va leur faire comprendre qu'on n’en calcule pas la valeur En ventes, passages radiophoniques ou écoutes sur Deezer Dis-leur qu'on n’exécute pas les ordres du marionnettiste Que c'est pas depuis que Skyrock passe du rap que le Hip Hop existe On a soulevé la trappe, mixé les éléments Loin des rappeurs zélés et des imposteurs du mouvement Joe Pepsy : Passe le sample en boucle, je suis amnésique Car le seul truc où on est encore libre, c’est notre musique Sans compromis, comme promis, le cro-mi je l’éclate Mon CD faut pas que tu l’achètes mais que tu le pirates Rien à foutre des petits rats qui courent après la carotte Je fais du peura contre un repas, je me sers d’un contrat quand je me torche Quand je sors mon ceau-mor de ma grotte, c’est pour mes potes et pour que ça saigne Je fais du son loin des cartels du disque et de la Sacem Ceux qui veulent faire de la musique un business sont dans l’utopie Ils peuvent se l’enfoncer profond leur loi Hadopi Reste planqué dans ton bureau à te branler sur tes disques d’or On ne veut pas de commercial mais du hardcore Ils déversent une poubelle dans ton salon, du M.Pokora Ils ont enterrés plus de merde que la Camorra Normal, ils veulent nous détruire donc on anticipe Et petit à petit, les MCs s’émancipent Manu : On se doit de se battre pour ceux qui tombent, pas oublier les premières heures Les premières mesures qu'on a gratté avec les tripes, avec le cœur Dans nos secteurs, pour info, j'ai pas oublié d'où je venais Mais c'est d'un coin tellement glauque que j'ai jamais voulu y retourner Ici on s'est fait tout seul, ou presque, à quelques-uns Triturant les samples et les rimes jusqu'à tomber au petit matin De la musique de morts de faim qui n’intéresse pas les labels Et c'est mieux parce que nous on travaille pas, on fout le bordel! De l'expression direct, aucun dogme, aucun diktat Aucun formatage pour radios, aucune avance, aucun D.A. C'est juste le simple béaba du "Do It Yourself" Pas de boss, surtout pas de comptes à rendre et pas de petits chefs On avance dans la marge, marche à notre allure Mord la ligne, le mors aux dents, jusqu'à la dernière mesure On sait qu'ils n'ont jamais fait de cadeaux aux "jeunes à problèmes" L'émancipation des MCs sera l’œuvre des MCs eux-mêmes!
12.
Je repasse un tour, me passe un replay un coup La pendule de Flavor Flav accrochée autour du cou Un retour sur le sillon des années 90 Une étrange décennie, juste sauvée par le gros son Unity, love and peace, déjà sacrément loin Sur la rage de Chuck D, poing levé, micro en main Public Enemy N°1, du terrorisme sonore Ou comment donner ses lettres de noblesses au hardcore Dans la volée de corbeaux noirs sur le cimetière du rap Un truc sombre dans le ciel, même le soleil s'écarte Dans l'ombre de Biggie Small, éclipse totale La lourdeur opaque happe les enragés, les vandales Sur la côte quand une petite poignée de racailles Commençait à tellement peser que ça en effrayait le FBI 2Pac endosse alors son costume de Machiavel Et dans les fumées d'un drive-by se fait la belle Disparus 2Pac et Biggie, Guru, MCA et DJ Medhi Disparus Nate Dogg et Eazy E, Jam Master Jay, Big Pun et Ol' Dirty Disparus 2Pac et Biggie, Guru, MCA et Lionel D Disparus Nate Dogg et Eazy E, Jam Master Jay, Big L et Ol’ Dirty Les murs parlent d'eux mêmes, même si le temps les fissure Et que les hommes tombent à terre par ambition ou par usure Insatiable appétit de dollars et de guns Mais c'est son monde, son histoire, demande à Big Pun Le cimetière des MCs est plein de monstres sacrés D'immenses sépultures de marbres graffées, taggées Dans les allées, la guerre du rap n'est pas finie Même si tout le monde se recueille sur la tombe de Eyedea Et des types en costumes noirs viennent rendre des hommages Les vautours de l'industrie du disque sont dans les parages Le marché a brûlé même les plus belles intentions Les années sont passées, elle est loin la révolution Mais qu'importe, tu peux toujours aller piocher Dans les bonnes recettes de la cuisine de DJ Premier Dans les vieux NWA, la révolte et la rage L'énergie trop longtemps contenue de fauves qui ont ouvert la cage Une révolte sans âge gravée sur le sillon Une culture sauvage cultivée par passion C'était plus qu'un passe-temps, une obsession totale La bande son de l'histoire des vauriens, des vandales Nous on étudiait ça en rêvant d'en être Le Bronx et Queensbridge à chacune de nos fenêtres Et aujourd'hui dans le souffle de nos cassettes usées C'est ces putains d'années 90 qu'on entend respirer Disparus 2Pac et Biggie, Guru, MCA et DJ Medhi Disparus Nate Dogg et Eazy E, Jam Master Jay, Big Pun et Ol' Dirty Disparus 2Pac et Biggie, Guru, MCA et Lionel D Disparus Nate Dogg et Eazy E, Jam Master Jay, Big L et Ol’ Dirty
13.
Superstructure pénitentiaire, murs de huit mètres, miradors Dans une parcelle de désert prise pour une poignée de dollars État et investisseur ont négociés l'accord Un car fend la poussière et vient livrer les taulards Bandeau sur le visage, désorientation Lieu sans vie, lieu sans nom, lieu sans juridiction L'énorme cellule mouvante aux sujets condamnés Martèle une vague route, le seul couloir bétonné Dans le vaste désert désolé, le vaste désert grouillant De scorpions, de coyotes, de mygales, de serpents Parcours interminable mené dans un monde sans nom l'asphalte transpire le vide et la dévastation Bienvenue dans la prison... Cellules taillées à l'équerre, tout pleure de perfection Architectes-chiffres, la plus moderne de vos prisons Tout est là, précisé, chacun jouera son rôle Et composera avec l'âme métallique de la taule Des médecins méthodiques auscultent les résidents Selon leurs résistances physiques ils les soumettent à des traitements Officiellement on guérit et on travaille les détails Le ministre a refusé que quiconque emploie le mot cobaye Pour parler des sujets, des numéros d'écrous Des caractères criminels, des condamnés par l'état-tout Un tas de chair humaine à maintenir en vie A détruire de l'intérieur des fois qu'il sortirait d'ici Bienvenue dans la prison... Tout est parfait, marche au pas, horaires fixes, obligatoires L'œillet, la caméra, les gardiens, l'œil du mouchard Des matons sadiques, armés, "anabolisés" Mais dans un espace de non-droit personne ne vous entend crier Le désert est immense, les tornades de poussière Se brisent sur la superstructure pénitentiaire Dans la cour un carré de quelques mètres de largeur Laisse voir un ciel uniforme, seul contact au monde extérieur Il n'y a pas un bruit, pas une ombre, pas un souffle le vent n'existe plus, plus aucune rafale ne siffle Et l'autocar-prison fait route, transperce la pellicule Sur le chemin goudronné fumant sous la canicule Bienvenue dans la prison...
14.
Paname, Paname, Paname tic tac... Paname, Paname, Paname tic tac... Deux tickets de métro usagés Jetés dans une poubelle en sortant de la bouche Il croise la miss qui file à toute vitesse Il croise la miss et louche sur ses fesses Elle court, encore, file dans les transports Les pubs dévorent, envahissent les murs Sous lesquelles des clochards cuvent leur vinasse Un iPod passe, "jeune homme une petite pièce?…" Il n’entend pas, rêveur, il sort à Châtelet Il a rencard, il s’installe et commande un café Pour elle c’est juste un job d’été, elle en a déjà marre Et toujours ce même vieux pervers accoudé au comptoir Lui en a marre de tout, il boit dès le matin Son patron est un salaud, sa femme est une putain Et le flipper a fait tilt, y a Gabin qu’enrage La putain d’extra ball a filé dans le passage Il règle et se casse, attrape le bus Y a une poussette qui chiale avant de s’attraper le pouce Là elle se sent beaucoup mieux, même si ça remue Et que maman fait la moue, peut-être que maman ne l’aime plus Mais elle a surtout les nerfs mamaaaaaaan! Et les cernes comme des cratères mamaaaaaaaaaaan! Elle descend vers Luxembourg, présente son Navigo A l’immense contrôleur qu’est pas très fier de son boulot Mais après tout faut bien vivre et c’est vrai qu’y a pire Même si ça le travaille toujours avant de partir Et de prendre son service, attendre à l’arrêt Il espère aujourd’hui ne pas trop en aligner Moi je me fais encore gauler, je collectionne les amendes (De toute) façon j’ai pas de quoi payer alors qu’est-ce qu’on me demande?! Je balance la prune, bouscule un costard Mais ce type aura beau courir vite, il sera toujours en retard Il a trop de trucs à faire, d’obligations à remplir Dans la foulée il perd, laisse tomber son larfeuille Qu’une bonne sœur ramasse, hésite un peu Puis applique ce qu’elle considère être comme la volonté de Dieu Elle le garde en poche, continue son chemin Trois flics arrêtent un honnête arracheur de sacs à main Qui jure que c’est le sien, sa défense est débile Mais qu’est-ce qui ne l’est pas ici, putain, j’adore ma ville! Paname, Paname, Paname tic tac Paname, Paname, Paname tic tac Paname, Paname, Paname tic tac Paname, Paname, Paname tic tac…
15.
Boss 03:56
Sur la ville mouvante, la nuit mauvaise a fait main basse Mais le diable ne dort jamais, sa main de fer écrase la masse Le maire veille du haut de sa tour de verre immense Où s'amassent les mafieux et les pontes de la finance Vue d'ici, la ville est une toile d'araignée Illuminée où tout peut se vendre et s'acheter Où défile sur une sinistre mélodie Dans une forêt de buildings quelques millions de fourmis Son royaume a fondu comme une vague sur la cité Il a tout emporté et refondé sans s’expliquer Il a dominé les uns, empêché de nuire les autres Pour le pouvoir qu'importe la portée du désastre Ses apôtres ont peur de leur propre ambition Il n'y a pour l'heure pas de limite à la sévérité de la sanction Chacun surveille ses arrières, quant au citoyen lambda Il semblerait bien qu'il ne s'imagine même pas... Qu'il ne s'imagine même pas les millions sous le matelas De monsieur le maire, ses lubies, ses dîners, ses galas Sa galerie d'art où il ne met jamais les pieds La culture entassée dans sa bibliothèque fermée Comment il a étouffé dans l’œuf toute idée novatrice Le changement c'est dangereux donc le changement sera factice Il n'imagine même pas pour qui il a voté Et que de toute façon l'affaire était déjà pliée Il ne sait pas et se demande où passent ses impôts Alors il accuse les bénéficiaires des minimas sociaux Il se demande comment on en est arrivé là Mais ne se doute même pas qu'il y a bien une réponse à ça Mais assis sur son trône, insatiable Le maître du royaume demeure intouchable Assis sur son trône instable et décrépit Mais si il tombe il entraîne toute la ville avec lui (X2) L'autoritaire, irascible et cynique vieillard Cache derrière son sourire de la haine à n'en plus pouvoir En plus d'une colère noire contre collègues et concurrents De plus en plus paranoïaque, nerveux, insomniaque, à cran Méprisant envers chacun des citoyens de cette ville Tout puissant mais néanmoins bientôt devenu inutile Le néant se rapproche malgré tous les détours Il n'avait jamais envisagé qu'il devrait mourir un jour Encore moins passer le relais, même à sa descendance Se choisir un héritier, devoir tirer sa révérence Et remettre les clefs, un jour passer la main Une destinée vague et floue sans cesse remise à demain Que le peuple ne veuille plus de lui ne lui semble pas réel Mais la masse n'a de toute façon jamais su ce qui était bon pour elle Elle bêle, réclame puis lui mange dans la main Les miettes qu'il a fait tomber par terre lors de ses festins Dans son bunker, quelque part hors du monde Dans sa sphère où seules ses opinions à lui comptent Là où personne n'osera jamais élever la voix Le genou à terre, ses sous-fifres à ses côtés continueront le combat Quitte à se sacrifier pour le boss de la cour de récré Pour le plus mauvais de tous qui les a tyrannisés Pour ne pas avoir à choisir et par peur du changement Qui gronde à la porte de la mairie depuis un bon moment Mais assis sur son trône, insatiable Le maître du royaume demeure intouchable Assis sur son trône instable et décrépit Mais si il tombe il entraîne toute la ville avec lui (X2)
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Mouve-toi comme tes ancêtres de pays en villages Trace ta route dans la forêt, dans les champs, les marécages Il n'est pas encore trop tard pour faire machine arrière Mais cette fois oublie ton passé, il n'y aura plus rien derrière Quand tu l'auras décidé, quand tu l'auras voulu Juste pour toi car là-bas, ne t'y trompe pas, on ne t'attend plus Fais ton choix ou fane, attends l'hiver ici L'hiver le plus long celui auquel nul ne survit Tu as connu les camps, on t'a plus d'une fois parqué Tu connais mieux que quiconque la privation de liberté Car tu en avais trop faim, bienheureux gitan Sur la route rocailleuse accompagné du juif errant Accroche-toi à la carriole bringuebalante sur le chemin Avance tant que tu peux, repose-toi quand tu en as besoin D’Est en Ouest, pourquoi toujours cette même trajectoire Ne serait-il pas temps de changer le cours de l'histoire? Nous avons traversé les voies, traversé les âges Étiez-vous dans les parages lors du dernier campement Traversé les temps, fait mentir les faits Traversé la ville où les gitans se sont arrêtés (X2) Peu de poids sur les épaules, tu ne possèdes rien Tu ne te souviens plus d'hier, tu ne connais pas demain Les démons sur tes bottes semblent maintenant se fatiguer A l’usure tu les auras, un par un ils vont tomber Tu continueras ta route au-delà des champs de mines Des murs criblés de balles, des miradors et des lignes Ennemies, comme ils disent partout Si bien qu'on ne sait plus trop qui est censé être avec nous Mais qu'importe, qu'est-ce que ça change pour les apatrides Qui ont fui les nationalismes et leurs relents putrides Qui errent encore sans passeport et traversent les frontières En esquivant force douanes, policiers et militaires Le chapeau sur les yeux dans le soleil couchant Ils errent comme on respire, ils errent comme on prend son temps Heureusement la cible est mouvante, les bois sont remplis de geôliers Aussi vrai que la Terre tourne, nous sommes tous des évadés Nous avons traversé les voies, traversé les âges Étiez-vous dans les parages lors du dernier campement Traversé les temps, fait mentir les faits Traversé la ville où les gitans se sont arrêtés (X2) Ils ont voulu t'arrêter, t'emprisonner, voyageur t'encadrer, t'"empavillonner", compter les heures à ta place Tu sais que certains ne passent pas toutes les frontières Il faut plus que du cœur pour survivre dans ce monde en guerre Regarde cette ville d'où plus personne ne sort Où on meuble le silence et l'ennui par de jolis décors Où chacun prétend que cette terre lui appartient Où on mettra des épouvantails pour effrayer les tiens Pas un qui ne se rappelle comment il est arrivé Tu verras comme il est facile de s'inventer un passé Tous hier marchaient, cassaient les murs trop hauts Enjambaient les barrières, les océans, les ruisseaux Ils se sont arrêtés là mais ça leur ferait trop mal De s'avouer qu'en fin de compte, nous sommes tous des ex-nomades De simples sauvages en carafe, à l'arrêt Qui repartiront demain et oublieront leur passé Nous avons traversé les voies, traversé les âges Étiez-vous dans les parages lors du dernier campement Traversé les temps, fait mentir les faits Traversé la ville où les gitans se sont arrêtés (X4)

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Pour commander l'album en format CD avec livret 8 pages (10Euros), rendez-vous ici : ladernieremesure.blogspot.fr/2015/03/commande-albums.html

credits

released February 6, 2014

Deuxième album de La Dernière Mesure, 16 titres, 56 minutes.
Produit et réalisé par La DM! Textes : Manu (sauf 11. Nellio, Joe Pepsy et Manu). Instrus : Greg (sauf 3. et 13. Gaël et Greg ; sauf 11. et 16. Manu et Greg).

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