We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Gu​é​rilla fant​ô​me

by Manu - La Dernière Mesure

/
  • Streaming + Download

    Includes high-quality download in MP3, FLAC and more. Paying supporters also get unlimited streaming via the free Bandcamp app.

    Comme nos autres albums, "Guérilla Fantôme" est désormais en (prix) libre téléchargement!
    Purchasable with gift card

      name your price

     

  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Pour soutenir le crew (de 2), qui en a bien besoin (surtout 1) on t'invite à commander l'album pour 6 balles frais de port compris... Big up!

    Includes unlimited streaming of Guérilla fantôme via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 5 days
    Purchasable with gift card

      €5 EUR

     

1.
Les impasses résistent et les fonds de couloir empestent la pisse et puent la mort dans ce monde de rejets, de restes le crack sous la veste, elle vie et se pique dans ce nulle part où elle souhaite mourir vite, elle est au bout du trottoir Marylou il est trop tard, les trous dans les bras ne mentent pas ton teint toujours plus blafard, blanc comme un nuage noir la seringue entre les doigts, enlacés sous les toits brûlants toi, au bout du couloir, au fin fond d’un gouffre béant à la fin du fondu au noir, bientôt perdu croire pour entretenir l’espoir ne serait qu’une souffrance de plus les jeux faits, l’âme vendue, plus de jetons pour rejouer le bandit manchot sort toujours les trois fruits empoisonnés ô passions destructrices, dans les décombres du quotidien dans les immeubles délabrés comme bombardés au petit matin les vieux posters humides qui pendent sur les murs crasseux superstars sans une ride, des trous de cigarettes aux yeux Poupée de porcelaine morcelée, bombe humaine Une ceinture d'explosif dans la boite crânienne Terroriste dans l'angle mort du rétroviseur Au pied du mur, une main tremblante sur l'interrupteur Toutes les issues sont scellées, c’est une prison à ciel ouvert une ville fantôme désertée, comme exilée de tout univers en hiver comme en été, les voitures passent sans s’arrêter une municipalité de zombies, d’alcooliques, de camés un décor décati, des tours fanées, des bâtiments difformes et le long des routes des silhouettes aux physiques informes des ombres sur les murs, animaux nocturnes insomniaques aux dents serrées, aux yeux rouges, aux articulations qui craquent au crépuscule de leurs conditions les crocodiles s’endorment c’est le cimetière des passions et des amours sous toutes leurs formes et Marylou, ici-même, a enterré tous ses souvenirs sans romantisme, sans bohème, sans un soupir suite et fin d’une histoire débutée sur un comptoir sale terminée dans ce nulle part sur un dernier trip fatal tout au fond du couloir sous les ampoules éclatées, les cafards qui traînent et vagabondent sur les vieux posters de stars Poupée de porcelaine morcelée, bombe humaine Une ceinture d'explosif dans la boite crânienne Terroriste dans l'angle mort du rétroviseur Au pied du mur, une main tremblante sur l'interrupteur Une Madonna punaisée au-dessus d’un matelas noirci par la crasse et l’humidité, étalé sur le plancher pourri aux prières de désespoir, on succédé un stock de drogues dures sous un soleil noir, bienvenue au cœur de la blessure dans la ville dévastée, les vitraux d’églises éclatés la MJC, repaire de junks, de cloches, d’alcooliques, de camés vaincu à l’arrivée, depuis des années, cité à l’abandon une Sibérie empoisonnée, bannie de toute civilisation Dieu a quitté les lieux, elle le sait depuis longtemps et plus moyen de revendre son âme même au rabais, évidemment il n’y a plus rien à sauver, le rideau tombe, le temps s’efface Marylou emporte avec elle ses rêves de succès dans l’impasse elle s’endort, enfin, s’étale en tremblant sur les couvertures des magazines people étalés là entre autres ordures à la une, starlette siliconée, sourire accroché au visage figée sur le papier glacé, coincée au milieu du naufrage Poupée de porcelaine morcelée, bombe humaine Une ceinture d'explosif dans la boite crânienne Terroriste dans l'angle mort du rétroviseur Au pied du mur, une main tremblante sur l'interrupteur
2.
Rōnin 03:45
Rōnin, le sourire devant le ravin, revenu de mille combats perdus, rejeté sur le sentier des exclus sept fois tombé, huit fois relevé perdu sur la terre des clans et des communautés seul, chien sans collier, galeux malade de refuser de choisir un camp dans ce monde belliqueux anti-tout, seul sur ce chemin boueux, bosselé fils de villageois, samouraï sans passé paria, sans patrie, sans terre, sans travail allongé à contempler la lune pendant la bataille sans le sou sillonnant les rues, suintant le saké s'attardant le soir dans le quartier des prostitués objet du déshonneur, zonard errant le pays en proie à mille rancœurs face à ce peuple soumis un clochard sale s'endormant sous les étoiles une grossière masse affalée sur la voie royale Rōnin, un parasite, un proscrit, Un perdant, poissard, une ombre dans la nuit Rōnin, exclu, banni, excommunié Un bâtard, hors de la meute, hors communauté … Libre sur la voix de la sagesse … Traqué comme un chien sans laisse Un zonard en loques, dégoulinant de pluie Un bras d'honneur à l'empereur et à la patrie Le soleil est une blague sur ces terres désolées tout ça n'est qu'une façade, un décor en papier mâché ces collines dessinées au-delà de vos tristes villages où vous ne vous risquerez jamais à passer une nuit sauvage le veilleur, le shérif, l'autorité suprême suivent la piste du rōnin mais celui-ci les sème sans la liberté, tous ne sont que des figurants la mascarade de masse a durée assez longtemps ici nous sommes seuls, autour c'est la guerre et nos ex-frères d’errances se font recruter comme mercenaires plus rien n'a de sens, si ce n'est l’appât du gain courir après la chimère de la reconnaissance et du butin le but suprême dans cette putain de société les ex-entités libres ont été désintégrées tu les reconnaîtras, demain, cravatées dans un bureau tandis que sur un banc dans le parc, tu nourriras les oiseaux Rōnin, un parasite, un proscrit, Un perdant, poissard, une ombre dans la nuit Rōnin, exclu, banni, excommunié Un bâtard, hors de la meute, hors communauté … Libre sur la voix de la sagesse … Traqué comme un chien sans laisse Un zonard en loques, dégoulinant de pluie Un bras d'honneur à l'empereur et à la patrie Rōnin, samouraï-poète au stylo dans le saya ni logo, ni blason sur le tsuba sans école, sa voie, celle qu'il s'est tracé si serpentante soit-elle, est celle de sa liberté le prix à payer à refuser de servir un maître, un seigneur, c'est qu'il faut s’auto-suffire et risquer de crever la dalle comme un chien sans collier traînant sa gueule en bavant dans une ville assiégée la rue est pleine de dangers imminents flics en patrouilles, gangs, milices, membres de clans ici se cristallise toutes les haines et les clichés à travers les ages, on en veut toujours aux esclaves libérés qui ont fait un pas de côté sous l'étendard certains les appelleront toujours traîtres ou fuyards dans le brouillard, la bête noire des gens biens un samouraï sans maître, un rōnin Rōnin, un parasite, un proscrit, Un perdant, poissard, une ombre dans la nuit Rōnin, exclu, banni, excommunié Un bâtard, hors de la meute, hors communauté … Libre sur la voix de la sagesse … Traqué comme un chien sans laisse Un zonard en loques, dégoulinant de pluie Un bras d'honneur à l'empereur et à la patrie
3.
Je vous hais 04:46
Je vous hais chiens bleus armés de flashballs visant les yeux, les visages derrière la cagoule rois du pétrole tant de peuples sous vos emprises ministres protégeant le pouvoir des grandes entreprises banquiers d'avant-crise, d'après-crise et d'ensuite qui s'en sortiront toujours et qui éviteront les poursuites je vous hais journalistes réactionnaires faux philosophes et vrais stars de la télé ordurière patrons milliardaires curieusement exemptés d’impôts exploiteurs de caissières, d'intermittents, de mécanos fachos, néo-nazis et vos parti-poubelles homophobes, masculinistes, machistes, prédateurs sexuels je vous hais visages haineux et cœurs secs bourgeois crachant sur la génération Y je vous hais proxénètes, vendeurs de sommeil propriétaires véreux, expulseurs de petite vieille CRS, baqueux, flics, casseurs de grèves syndicalistes jaunes, moralistes, briseurs de rêves raclures sans brassard dans la manifestation qui n’œuvrent que par derrière et qui pratiquent la délation je vous hais autant que j'aime les regards qui s'enflamment quand une vitrine de banque s'écroule ou qu'une Mercedes crame autant que j'aime entendre qu'on prendra l’Élysée autant que j'aimerais tout foutre en l'air, je vous hais! Je vous hais assassins des ministères je vous hais puritains réactionnaires je vous hais juges et geôliers de nos vies petits soldats de ce système, fiers d'être soumis je vous hais garants de l’ordre des ordures je vous hais saboteurs de nos aventures je vous hais imposteurs, monstres de mépris pathétiques arrivistes et j'en oublie... Je vous hais nationalistes, généraux recruteurs de chair à canon à envoyer sous les drapeaux attiseurs de haine, décideurs de la Défense haïsseurs de peuples et adorateurs de la France je vous hais vendeurs de rêves à crédits pourris ruineurs de ménages qui promettent le paradis menteurs et publicitaires, escrocs et crétins du PAF abêtisseurs de masses, riches premiers qui méritent des baffes je vous hais prosélytes, manipulateurs fanatiques, ignorants qui plongent le monde dans la terreur chefs de guerres bien cachés à l'abri des bombes balances qui se rémunèrent à la PJ lorsque tu tombes je vous hais, députés puant le mépris de classe caves dans leurs carrosses ne laissant derrière eux que crasse patrons paternalistes, pourris de l'Élysée et tous les pseudo-journalistes avec qui ces rats vont bouffer je vous hais destructeurs de la planète arracheurs, pilleurs de terres, le doigt sur la gâchette vendeurs de nucléaire, constructeurs de centrales et mille excuses par avance pour le prochain Tchernobyl social-traîtres, pontes du Parti Socialiste on n'a jamais été plus proche d'un putain d'état fasciste de gauche, de droite et d'extrême-droite, c'est acté démagogues et politicards, je vous hais! Je vous hais assassins des ministères je vous hais puritains réactionnaires je vous hais juges et geôliers de nos vies petits soldats de ce système, fiers d'être soumis je vous hais garants de l’ordre des ordures je vous hais saboteurs de nos aventures je vous hais imposteurs, monstres de mépris pathétiques arrivistes et j'en oublie...
4.
Dans la cité assombrie, les frères et sœurs de la nuit fêtent le coucher de soleil, la naissance des paradis noirs à l’ouverture des désirs, de l’or et des horreurs nul ne connaît ses horaires, la lune a ses humeurs on a marché sous la lune des heures sans savoir où nous menait ce mauvais jeu, il suffisait de le vouloir et fallait prendre le risque de ne pas s’en rappeler la nuit provoque l’amnésie, l’insomnie et ses effets le stress et la fatigue, j’y ai perdu ma vision mes yeux ne voient plus le jour que des visages sans passion des heures vides sans fonction, l’oisiveté, l’ennui et plus le soleil cogne, plus j’aimerais le voir endormi définitivement de nuit, j’apprécie sa société et même ses divagations dans ses instants de sobriété nous en état d’ébriété, nos yeux brillent sous les néons et moi je rentre chez moi en prenant le chemin le plus long On a marché sous la lune, encore une… On a marché sous la lune, encore une… Je prendrai la nuit comme le train, un peu égaré sur le quai loin des lumières de la cité, un peu perdu, un peu loin connaissant à peine le chemin, quelques stations d’arrêt là j’y grimperai au hasard, je prendrai la nuit comme elle vient et sous la lune volée sur un siège inconfortable long trajet interminable, villages fantomatiques la rail gueule, s’étire, stridente, détestable et ma loco crève la nuit de ses deux phares hypnotiques rouler ou errer, galérer sous la lune c’est le lot quotidien de tous les animaux nocturne cernés, taciturnes, rapidement encerclés mais ne pouvant jamais faire le tour de ce qu’ils sont venus chercher juste errer dans le doute, je me pose des questions sur le pourquoi, elles sont floues mes réelles motivations la nuit a-t-elle ses raisons, sa façon d’être je la côtoie du soir au matin mais ne parvient pas à la connaître sous la comète… On a marché sous la lune, encore une… On a marché sous la lune, encore une…
5.
Interlune 1 01:29
Extrait de "God Bless America" (Bobcat Goldthwait - 2011)
6.
La caravane pourrait ne jamais sortir de la nuit sous la lune ailée et les nuages noirs plein de pluie sous ma capuche, à éternué comme on maudit deux phares qui crèvent le décor mais ne font que passer têtes de chats électrifiés percent le ciel boue sous mes semelles m'empêche de maintenir l'allure ni moteur, ni voilure, seul avec mes panards pourvu que dans ce bourg merdique soit encore ouvert un bar aucune chance, toutes les enseignes sont grises dans ces villages qui n'ont pour visage qu'une église les espoirs résiliés, on dormira sur un banc à mater les étoiles qui percent le brouillard en attendant de filer, comme nous, sous quelques couches de matière quand il s'agit de fuir, mon vieux, chacun sa manière je reprends la route, mp3 sur les oreilles trois nuits sans dormir, la prochaine sera pareille C'est ma dernière nuit loin d'ici ma dernière cavale avant de crécher c'est ma dernière virée sous la pluie ma dernière fuite en avant, avant de me poser Combien étions-nous au début, nul ne s'en souvient à marcher sans but, aucun, vers un horizon perdu caravane de galériens, libre comme l'air salué par les feux-follets qui tapinent dans les cimetières "traverseurs" de terroirs, le temps s'est arrêté dans ces villages muets où n'a pas rendez-vous l'histoire si vous voulez savoir, retrouvez la voie peut-être que l'avenir de l'humanité ne germe que là-bas finalement, les kilomètres s'empilent nous perdons quelques camarades à chaque nouvelle ville la route se fait plus crade, rocailleuse et flinguée seuls les suicidaires notoires se permettent d'y danser je joue mon dernier valet dans une partie perdue mais pour mieux m'éclipser par la porte de derrière qui aurait imaginé que je tombe sur une avenue pas moi en tout cas, mais cette carte était ma dernière C'est ma dernière nuit loin d'ici ma dernière cavale avant de crécher c'est ma dernière virée sous la pluie ma dernière fuite en avant, avant de me poser L'avenue n'est que flaques de boue pour mon arrivée je n'attendais pas le tapis rouge mais... une ville, une voie, des cloches avec des caddies devant des cinémas fermés depuis des décennies si je te dessinais ça, tu ne pourrais pas y croire y a pas assez à manger pourtant y a toujours à boire des ruisseaux de vin rouge qui coulent jusqu'à la bouche d'égout, où à lieu l'Assemblée des Mouches mon chemin devient un ensemble de bâtiments j'ai perdu mon dernier binôme depuis longtemps seul dans la ville immense et malfamée je me réjouis pourtant que le désert ait été repoussé j'erre, défoncé, au milieu des enseignes tous les organes de mon corps saignent, j'ai besoin de me poser il est temps de s'arrêter, c'est ma dernière nuit c'est ma dernière virée sous la pluie C'est ma dernière nuit loin d'ici ma dernière cavale avant de crécher c'est ma dernière virée sous la pluie ma dernière fuite en avant, avant de me poser 4/12/2014
7.
Ce que le monde en retiendra? Probablement rien nous, des nuages de lacrymogène dessinant des visages des messages sur les murs, des poings levés vers un ciel d'orage et le bonheur d'être en lutte avec tous les siens j'y vais même si y a rien, non rien à gagner rien que la satisfaction de ne pas s'être laissé bouffer j'y vais, motivé, car l'apathie c'est la mort la soumission l'assurance de vivre sa vie dans les remords le malaise est mondial, la solidarité aussi va voir comment ça se bouge en Grèce ou en Italie là où le front national est le premier parti des votants ça fait du bien de savoir qu'on est pas seul pour autant le terrain est miné pourtant on s'y aventure conchie par les moralistes, la droite et la gauche caviar qui veut faire tomber les barrières, démolir les murs sera toujours la cible principale des esclaves du pouvoir propagande, répression, justice de classe y a des encagoulés, des loups noirs cachés dans la masse et ça crie au scandale, tente de tuer l'unité d'une jeunesse qui, dans la rue, sait s'unir à ses aînés si ceux-ci ont faim aussi, tu connaîtras l'adrénaline de ceux qui ne bougent pas quand le bon peuple se débine de ceux qui ne ressassent pas qu'on ne peut rien y faire car quelques belles victoires nous ont prouvés le contraire Il y a tant de luttes à mener, y a tant de trucs à faire on n'en aura jamais le temps, pourtant tant de choses à fuir à toi de voir ce que tu veux faire de ton temps il n'est jamais trop tard pour réagir Non, j'y vais plus, j'ai suffisamment donné et si c'est largement moins que toi, pour moi c'est assez j'en ai jamais voulu, j'ai jamais aimé ça laisse tomber tes valeurs, ta morale, ton taf j'en veux pas j'ai squatté l'intérim, fait semblant d'être motivé pour des jobs de merde dont personne ne voudrait sans le besoin de grailler, sans le besoin de survivre mais si je dois te faire croire que ça me passionne, sérieux je ne peux plus suivre je hais tout ce qui m'oblige, déteste tout ce qu'on m'impose et cette glorification du travail jusqu'à l'overdose psychose nationale sur le marché de l'emploi mais y a que ça qui nous défini aux yeux de l'état j'y vais pas, tant pis, j'accepte la sentence parasite, sans le sou, accusé de ruiner la France mais j'ai pas que ça à faire et tu verras le monde t'appartient quand la contrainte horaire est supprimée de ton quotidien le temps, en vérité, n'est pas ton ennemi c'est ce qu'on t'a imposé dedans qui t'a pourri la vie en vrai, y a tant à faire, tant de mondes à découvrir t'en avais même pas idée, pas eu le temps d'y réfléchir et c'est comme ça qu'ils nous tuent, troupeau jamais perturbé à la vie rythmée par le taf, les factures et la télé c'est comme ça qu'on tait les frustrations, le mal-être engendré par un système que je rêve de voir disparaître Il y a tant de luttes à mener, y a tant de trucs à faire on n'en aura jamais le temps, pourtant tant de choses à fuir à toi de voir ce que tu veux faire de ton temps il n'est jamais trop tard pour réagir
8.
Nous évoluons dans les égouts, le visage marqué les yeux livides et fatigués gardent pourtant leur étincelle nous suivons la sans-grade de l’armée rebelle qui a décrété la guérilla fantôme généralisée plus un élément du pouvoir ne doit survivre non, ce monde n’a jamais été un havre de paix nous allions dans les allées borgnes, drogués ou ivres maintenant nous n’œuvrons plus que pour tout renverser les cravatés ont voté les lois qui les innocentent mais sur le bûcher du peuple, elles sont caduques il n’y a jamais eu de sorcière, qu’une société démente et des juges en guerre de classe sous les perruques les porcs ne sont pas parqués, ils quadrillent la ville nous volons à notre propre secours, il était temps l’avenir est dans la rue, ici et maintenant et nous ne pouvons pas perdre, nous jouons à domicile nous brûlerons les drapeaux sous les regards outrés de ces cons qui ont eu besoin de ça pour exister des sectes patriotiques, de ces crétins si fiers d’être nés par hasard sur tel ou tel bout de terre au cimetière des libertés individuelles réveiller les morts, ressusciter Stirner laisser les traditions ancestrales dans leurs poubelles et réinventer ce monde, qui est le notre, sur l’heure le sablier s’écoule, nous sommes prêt à agir la guérilla fantôme nous la mènerons avec plaisir l’heure de remonter à la surface arrive nos rêves prendront forme dans leur beauté agressive et c’est plus que probable qu’ils ne comprendront pas le plaisir qu’on prendra à détruire tout ça et peu importe si ils emploient la force pour tenter de nous mater ça fait déjà un moment qu’ils nous y ont habitués nous sommes inarrêtable, nous réduirons l’ordre établi à néant et tous les pouvoirs nous les briserons aussi il ne restera que des cendres, celles du vieux monde mort la guérilla fantôme débutera demain dès l’aurore alors avec les spectres des révoltés de l’au-delà et la force d’une jeunesse que l’on ne soumettra plus le peuple prendra enfin sa liberté, son droit et la mettra, à tout jamais, dans la rue
9.
Danse de dollars en milliards sur des comptes truqués les paradis fiscaux ne sont pas fliqués, ils ont leur propre police qui se désintéresse de ce qui se passe à l’intérieur l’essentiel consiste à empêcher les gens de l’extérieur d’y entrer, de parasiter les affaires courantes du paradis fiscal où on se passera de tes consignes on signe des contrats, on saigne des économies et à la fin des politiciens véreux nous dirons merci Genève est le centre du monde dans une jive de biftons dématérialisés dans des portefeuilles d’actions ce qui existe c’est les chiffres et y a jamais un franc suisse dans les poches des milliardaires, plutôt des Mastercards Wall Street vous garde un bug informatique un piratage sur le CAC 40 ou le NASDAQ et c’est la panique y a jamais eu d’étique, un marché libre pour des hommes libres qui t’a dit que les deux hémisphères devaient maintenir un équilibre Y a de l’amour sur les marchés mais tu sais pas le déchiffrer ici on sait se lover dans un lit de pixels plus les chiffres sont élevés, plus la nuit sera belle y a de l’action et de la sueur, regarde qui j’ai acheté vendu, acheté, vendu, acheté revendu, racheté, regarde qui j’ai ramené alléché par mon portefeuille d’actions... Si c’est un puits sans fond, nous créerons ce qui n’existe pas de Luxembourg à Doha, et sans rime ni raison pour quelques millions de dollars gagnés ou perdus en quelques secondes perdues à se regarder dans le miroir sentir la lame du rasoir sur le cou d’un affameur qui gagne en respectabilité et en pouvoir mais nous ne sommes pas responsable de l’instabilité ce n’est pas de notre fait, c’est juste la loi du marché sous un ciel noir, sur les plateformes pétrolières dans les contrats, les échanges du négoce de matières premières nous arrivons à vous sans que vous nous ayez vu pas d’inquiétude, c’est simplement ce qu’on fait depuis le début le débit a changé mais qui peut parler d’abus en tout cas personne s’en plaint dans le centre ville d’Abu Dabi une avalanche de billets comme vous n’en aurez jamais vu de vos misérables vies, laissez nous faire, rien n’est prévu Y a de l’amour sur les marchés mais tu sais pas le déchiffrer ici on sait se lover dans un lit de pixels plus les chiffres sont élevés, plus la nuit sera belle y a de l’action et de la sueur, regarde qui j’ai acheté vendu, acheté, vendu, acheté revendu, racheté, regarde qui j’ai ramené alléché par mon portefeuille d’actions... Y a du sang dans la mer, y a des milliards en ligne de mire mais ce n’est jamais assez et tout est à réinvestir dans les vestiaires, les coulisses, à l’intérieur des murs des mirages bien réels qui disparaissent des déserts un désordre de ficelles emmêlées dans les murmures les accords, les contrats, les hedge funds et les affaires rien ne sort, rien ne se sait, toujours prêt à changer la donne dans les milieux autorisés, shutdown Babylone le pouvoir de la finance reste le plus puissant constate comme la justice n’aime pas mettre son nez dedans mais l’impact de la prochaine crise, ici sera d’une puissance, d’une force jamais mesurée jusque-là guérilla sur les marchés ou sur les places publiques c’est là que tu sauras vraiment quel est le pouvoir du fric car le monstre a pris vie et il balaiera la ville il a déjà laissé sur le monde sa marque indélébile Y a de l’amour sur les marchés mais tu sais pas le déchiffrer ici on sait se lover dans un lit de pixels plus les chiffres sont élevés, plus la nuit sera belle y a de l’action et de la sueur, regarde qui j’ai acheté vendu, acheté, vendu, acheté revendu, racheté, regarde qui j’ai ramené alléché par mon portefeuille d’actions...
10.
Interlune 2 01:34
Extrait de "Parents" (Bob Balaban - 1989)

about

Solo 10 titres de Manu de La Dernière Mesure.

credits

released December 8, 2016

Textes & musiques : Manu
Pochette & voix ad. sur 4. : Malka

license

all rights reserved

tags

about

La Dernière Mesure Paris, France

contact / help

Contact La Dernière Mesure

Streaming and
Download help

Report this album or account