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Les Premi​è​res Mesures

by La Dernière Mesure

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1.
Son père avait une gueule de ténèbres mais lui Qui était né du corps d’une furie, était rouge, avait le sang chaud Aimait se mouvoir dans la nuit, bon dieu qu’on y en avait mis Des raclées dans sa vie mais il c’était toujours relevé Comme guidé par la survie, par son instinct animal Aussi sûr qu’il cachait mal sa putain d’ultra violence Et d’à peine 1 mètre 60 il rendait toujours les coups C’était souffrance pour souffrance, son entourage le disait fou Mais lui aussi le savait quand ces regards se posaient sur lui Sur son visage raturé, c’était celui d’un chien sans laisse Vagabond dans la masse, crachant aux pieds des passants Entre la pisse et le sang, bref une vie de combattant Et Léo que sa mère l’appelait mais nul ne connaissait son nom Ne connaissait qu’une seule route, celle qui mène à la prison Et il la prit sans détour quant au bout de la nuit, tard Prit dans la tragédie sombre, il planta son adversaire Premier séjour au mitard, des barreaux de rage nous sépare Et lui qui mord ceux de sa cage, l’enragé impertinent Pernicieuses fréquentations, les nerfs à l’épreuve du temps Quand tu crèches dans une prison, tu prends des années d’élan Un matin gris de barreaux la pluie tombait dans la cour Seul horizon du taulard dont les tatouages couvrent la peau dure Et son regard en changea, aucun enfant n’y survit Quand un jour 7 détenus vinrent pour le tirer du lit Les matons fermèrent les yeux et la violence prit sa place Quoique déséquilibré mais ils appelaient ça vengeance Lui qui connaissait la crasse dérouilla comme très rarement Mais la seule chose qui l’étonna fut qu’ça ne s’soit pas passé avant La vengeance est un plat qui se mange froid, tu la connais Séjour à l’infirmerie où il attend d’être libéré Dessine des traits sur les murs et les rayent tous les 5 mois Sans mentir ça fait long quand tu dois purger 8 ans Quand il sort il part vers l’ouest, quittant la route de la mort Assurée au détour d’un boulevard de la capitale Et il erre, vagabond, comptant sa ferraille en poche Cherchant embauche à l’usine mais se frottant au refus Et le raffut d’la rue le rappellera dans la rade Un vieux bar, un bistrot, portes battantes et crachoirs Un saloon, un mirage, et des verres qui s’enfilent Il en sort sans son ombre épuisée au comptoir Et il erre dans la rue en triant ses souvenirs Quand un sombre croque-mort riant vint prendre ses mesures Dans la nuit froide et âpre où hurlait Docteur Sax Ainsi qu’un chat de l’enfer effrayé du contexte De poussière à poussière mais la route de Léo Parti à la naissance de l’eau d’un caniveau Où là ce soir son sang s’immisce dans les égouts Dans la tragédie sourde de sa vie sans gout Et comme pour la terrible nuit d’orage où il est né Le jour de son enterrement il n’y avait pour pleurer Qu’une femme qui, courbée, sous le crachin d’la pluie Jette une fleur de rage sur le cercueil maudit C’est la route de Léo…
2.
Des gorges tranchées, des cadavres, d’la violence à outrance Des corps lacérés, d’la torture, de la vengeance Et des femmes ligotées, un œil crevé à coup de couteau Une prostituée découpée puis conservée dans un frigo Un cannibale vorace relaché par la justice Une vieille attachée à une chaise subissant les pires sévices Une orgie d’politiques, des femmes soumises malgré elle Un immigré tabassé retrouvé mort dans une poubelle Expulsion d’sans papiers, un mort étouffé dans l’avion Une garde à vue qui vire au drame mais ne bouleverse pas l’opignon Plusieurs milliers d’kilogrammes de cock dans un bateau Un fixe d’héro avec une seringue appartenant à des séropos Des barebackers fières et libres, un juge corrompu, un pourri Un viol, un enlevement, un génocide impuni Vous avez vidé ma boutique c’est à n’y rien comprendre La bonne fortune me sourit mais je n’ai plus rien à vendre Refrain : C’est la p’tite boutique des horreurs! C’est la p’tite boutique des horreurs! C’est la p’tite boutique des horreurs! J’ai fait fortune, j’ai fait fortune, j’ai fait fortune en quelques heures (X2) La bombe nucléaire qui pète à Hiroshima Un massacre à la machette près d’un million d’morts au Rwanda Les violences à Grozny, les exécutions sommaires La reconversion de Klaus Barbie, vie impunie de tortionnaire Et la guerre en Algérie, le massacre de Charonne La politique communiste en Russie avec Staline Le non-respect des Droits d’l’Homme, une déclaration bafouée Les erreurs judiciaires, les innocents emprisonnés La violence en prison, le scandale Guantanamo Les photos d’Abu-Ghraïb, la dictature de Franco La mort de Malik Oussekine, celle de Carlo Giuliani La gestapo, les SS qui encercleraient le maquis Les résistants torturés, les guerres bactériologiques Les fameuses frappes chirurgicale qui atterissent sur les cliniques Vous avez vidé ma boutique c’est à n’y rien comprendre La bonne fortune me sourit mais je n’ai plus rien à vendre Refrain (X2) La propagande télévisée : p’tite boutique des horreurs! Les innocents enfermés : p’tite boutique des horreurs! Pédophilie sur écolier : p’tite boutique des horreurs! Ton enfant a été enlevé c’est la p’tite boutique des horreurs La répression policière : p’tite boutique des horreurs! Des fascistes au ministère : p’tite boutique des horreurs! Pour bientôt la troisième guerre : p’tite boutique des horreurs! Ta fille s’est tranchée les artères c’est la p’tite boutique des horreurs Ma marque de fabrique, j’fais dans l’gore, le dégueulasse Le scandale et l’infamie, la pulsion humaine la plus basse La plus lâche, la plus puante, la moins belle, la moins tendre N’empêche que dans mes stocks mec, moi j’n’ai plus rien à vous vendre Refrain (X2)
3.
Marylou 04:24
Hey Marylou, toi que la nuit noire d’encre attire Tu danses quand le soleil se couche car tu ne sais pas où dormir J’suis le plus grand voleur du monde, j’t’observe, attirante J’reste aplati dans l’ombre caché sous ma casquette géante Mon absinthe, enivrante, fera bientôt son effet M’emmènera sur la piste et m’aidera à mal danser Mesquinement j’m’avancerais, l’air de rien j’te souris Sois tu restes impassible, soit dans la seconde tu fuis Pour le coup j’m’en sors bien même si tu ne m’calcules pas J’n’ai pas les joues qui piquent ni ton mec sur les bras Le tube qui s’joue là me rappelle ma jeunesse Celle où pour danser j’n’avais pas besoin de l’ivresse Marylou qui nous sauve, nous les excommuniés Volontaires à l’exil courant des terres brûlées En jachères, oubliées, j’compte nos histoires de fous Et tiens le bar la nuit tard sur ce comptoir de saouls Refrain : Marylou qui nous sauve quand la musique s’arrête Quand les derniers bars ferment, que se consume ta barrette Et que moi j’hurle ici, je me fais voir, je prends mes marques Qu’est-ce qui te montre que t’es vivant lorsque personne ne te remarques (X2) Les modules de routine, j’capte quelques automatismes J’braille quand mes yeux pétillent, ça remplace mon mutisme Mon corps est pris de spasmes et j’peux plus m’arrêter J’vois à travers le prisme les canons de la beauté Les criantes vérités et la rupture s’opère J’perçois plus le temps j’ai jeté l’horloge à la mer Ce marécage malfamé porte son cortège de damnés Danse le ventre affamé dans un univers glacé Marylou qui nous sauve quand la musique s’arrête Quand les derniers bars ferment, que se consume ta barrette Que s’embrouille dans ma tête mes dernières idées Quand je souhaite casser la tête du dernier de ces minets Qui t’observe, fatiguée, trainer tes mèches blondes Là, dans ce caniveau sale sous ce réverbère immonde C’est l’enfer, certainement, mais c’est c’que les damnés veulent A quoi sert le paradis si on s’y retrouve tout seul Refrain (X2) Marylou, chope ma démence de fou Les lumières de la ville font briller les égouts Et moi j’hurle ici, je me fais voir, je prends mes marques Qu’est-ce qui te montre que t’es vivant lorsque personne ne te remarques Marylou, c’est l’attaque des sentiments paumés du comptoir Tu me diras, certains fous peuvent encore nommer ça espoir C’n’est que l’histoire de la vie et de ces dérives intempestives J’ai vécu mes pires tragédies en tant que mousse d’un bateau ivre Tes ardeurs enivrantes dans des troquets enfumés Le trocson d’une paumée qui cherche juste à se faire aimer J’t’ai vu allumé la foi dans des foyers où ne couler que l’ombre Puis t’as fuis, on t’a plus revu, dernier travers d’une rue sombre J’rentre chez moi dans la pénombre, celle d’un réverbère morose Des éclats roses dans mon crâne, j’crois bien que j’ai eu ma dose J’titube, perds mon chemin, rentre à la case fatigué Mais si t’es disponible demain tu sais où nous retrouver Refrain (X2)
4.
Vengeance 01:59
Des télés de neige dans les rues au milieu des cadavres Comme au théâtre des ombres ou dans la poussière d’un vieux livre Les gosses de la rue, enragés, la bave au bord des lèvres La pleine lune les illumine et sa froideur les délivre Dans la rue c’est la révolte, ça gronde, ça brise les règles On se cogne, on se frappe, se matraque et s’étrangle J’incite les pontes du ministère à préparer leur défense Mes frères ne rêvent plus de justice mais de vengeance Je ne veux pas sauver la France, j’n’ai aucun respect pour elle Marianne est une catin et Paname est une poubelle Epouser la cause rebelle, que si elle est noire comme charbon A quoi ça pourrait bien servir une demi-révolution En constante dévolution, les affamés bouffent leurs assiettes Les skins chaussent les rangers, les punks se laissent pousser la crête Et quand dans les rues ça crie, c’est un enfant qui mange son père Et il tua son petit frère, il n’avait jamais vu la mer Des télés de neige dans les rues au milieu des cadavres Comme au théâtre des ombres ou dans la poussière d’un vieux livre Les gosses de la rue, enragés, la bave au bord des lèvres La pleine lune les illumine et sa froideur les délivre Dans la rue c’est la révolte, ça gronde, ça brise les règles On se cogne, on se frappe, se matraque et s’étrangle J’incite les pontes du ministère à préparer leur défense Mes frères ne rêvent plus de justice mais de vengeance Des télés de neige dans les rues au milieu des cadavres Comme au théâtre des ombres ou dans la poussière d’un vieux livre Les gosses de la rue, enragés, la bave au bord des lèvres La pleine lune les illumine et sa froideur les délivre Dans la rue c’est la révolte, ça gronde, ça brise les règles On se cogne, on se frappe, se matraque et s’étrangle J’incite les pontes du ministère à préparer leur défense Mes frères ne rêvent plus de justice mais de vengeance
5.
Sur la Route 03:09
Refrain : J’ai reçu ton message par hasard… Dans les décombres foireux des rues un message porté par les vents Mes pieds cloués sur le trottoir… Mais j’aurais beau courir plus vite ça ne ralentira pas le temps J’ai reçu tout message par hasard, comme on prend une balle perdue Jette une bouteille à la mer dont le texte écrit n’sera jamais lu Depuis j’n’ai pas pu m’en démêler, sentiments gonflés à bloc J’ai pris c’train pour nulle part et traversé les époques Pas un sou, si pratique quand on veut doubler des caps A la cloche comme toujours, Smara c’est loin et contre un rap L’échange n’sera pas possible, c’est le rapt des contrôleurs Habillé en saltimbanque, j’ai toujours l’air d’un voleur Mais c’est l’heure, j’les comprends, les vestes boutonnées aussi Accrochées aux lunettes noires qui cachent c’que leur œil trahit Envahit par l’espoir autant que par la dépression Comme Kerouac j’n’ai à offrir que ma propre confusion Et sur la route j’me débats pour contrôler l’espace-temps Sachant pertinemment qu’Dame Folie me guette à chaque instant Et qu’c’est tentant d’y tomber, comme le whisky déforme les choses Et mène la chasse aux esprits au milieu des venimeuses roses Mais les causes de ta lettre ne m’donnent pas l’envie d’jouer Bien que les cartes soient sur la table et que le joker est parlé Les vœux sont scandés par un président difforme Pour sa firme empoisonnée l’univers est uniforme Mais j’affirme haut et fort que la trajectoire est courbe Que j’parle avec Sitting Bull dans les couloirs d’Abu Ghraïb Et les rimes viennent de loin, des démons aux visages de chiens Envahissent les esprits libres pour leurs tracer un chemin Vers le mal, le scandale s’échappe des mots qui résonnent Depuis tant d’années et tant de voyelles et de consonnes C’est pour ça qu’à ta lettre j’ai sauté sur l’occasion Il était temps que je dégage mes pieds moulé dans le béton J’ai ancré trop de feuilles qui tombent comme celles de l’automne Accroché à des principes qui meurent avant d’avoir pris forme Pris ce train sans bagage, les pensées pleines de mirage Songeant à ces quelques mots que t’as griffonné sur la page J’avance, remonte les piges, rencontre les douaniers du temps Qui m’demande mes papiers mais j’les ai pas évidemment Alors soudain la dérive, la mission devient abstraite Dans cette prison relative j’n’espère plus que sauver ma tête Et des types sans visage me torturent dans toutes les langues Au milieu de l’arène remplie d’une foule qui les harangue Un dragon tué à la dague, un esclave fou qui s’envole Dans quel monde ai-je atterri au milieu d’ce champ de symboles Hiéroglyphes et paroles, couloirs sombre ou lumineux Je sais que je suis dans la courbe, mon aspect change ou est-ce mes yeux Qui déraille comme ce train qui finit par disparaitre Et moi qui perdu, coincé dans le passé peut-être Repense à ta lettre qui ne voulait surement rien dire Trois mots et quelques ratures, t’as eu raison de les écrire Souvenir crépusculaire doucement porté par les vents Existence passagère perdue dans le fil du temps
6.
Tout n’est que mimes et illusions dans un monde aux saveurs plastique Et nous chantons à l’unisson des refrains vides et des gimmicks… Je l’sais j’les ai vus courir à perdre haleine Plus vite que les mômes et j’ai vu grandir la haine J’ai marché, insignifiant, dans ces couloirs aseptisés Pendant qu’on flinguait des enfants dans l’école primaire d’à côté Les éduquer, ouais je sais, j’connais vos répliques par cœur J’les ai rangés dans mon placard, dans le débarras avec mes erreurs Y’a pas d’amour, tout est fini, tous les putains d’trucs dans l’genre J’avance les yeux crevés avec un calibre dans la gorge J’ai tout vu, tout entendu, j’n’ai rien voulu retenir J’ai tout enterré dans le jardin d’derrière avec douleurs et souvenirs Vous auriez voir venir, rien d’tout ça n’est normal On laisse mourir, on laisse vivre, ça nous est tellement égal Des relations faussées, on s’régale de son pouvoir On sort nos hymnes personnels et nos semblants d’étendards Noir les horreurs, qui a peur du jour qui se lève Bien plus que dans la nuit quand le sommeil est en grève Mais j’en rigole encore caché derrière mon rideau Trainant ma môme par les cheveux ou votant pour des fachos Absorbant des cachets, engueulant tous ces sales mômes Ou reniant ma famille pour me sentir autonome Et moi j’en rigole encore tellement j’suis désemparé Ils n’ont rien vu, n’veulent rien voir et continu à tout nier On se vend, on vend, tout ça pour quelques deniers Et tu t’évertues à croire que les premiers seront derniers mais… Tout n’est que mimes et illusions dans un monde aux saveurs plastique Et nous chantons à l’unisson des refrains vides et des gimmick (X2) On voit des trucs de dingue, on s’plaint et on prie On repousse toujours plus loin les limites de la barbarie De la connerie, et tu voudrais qu’j’te parle d’humanité Alors que les guerres et les conflits sont plus en vogue que le mot respect On terrorise pour mieux régner, réhabilitons la torture Guantanamo, zone de non-droit, elle est belle ta démocrature Bouffe donc ta soupe au Mc Do, aujourd’hui on ne s’étonne plus de rien Même les nazis te serrent la main et d’la tienne tu mets le bulletin Y’a pas d’amour, tout est fini, tous les putains d’trucs dans l’genre J’avance les yeux crevés avec un calibre dans la gorge Et toi tu resteras bouche bée quand personne n’aura bougé Quand tout le monde aura souris, quand la peste sera passée Y’aura toujours les mêmes gens avec la même peur de vivre Avec la même peur de l’autre, avec la même peur d’être libre Avec ces drôles de regards, toujours ces rencards et ces vents Avec cette malhonnêteté qui nous caractérise tellement Avec ce manque d’affectation, ces relations sans lendemain Avec ces désillusions, ce nombrilisme sans fin Cet égoïsme mais qui sait t’as p’t’être raison d’pas savoir Elle a su comment on faisait pour s’noyer dans une rivière A vingt ans si c’est tentant, j’me demande c’qu’on a oublié On m’a déjà parlé d’amour mais j’arrive plus à me rappeler A vingt ans si c’est tentant, tu t’demandes c’qu’on a oublié On t’a déjà parlé d’amour mais t’arrives plus à te rappeler car… Tout n’est que mimes et illusions dans un monde aux saveurs plastique Et nous chantons à l’unisson des refrains vides et des gimmick (X2)
7.
J’ai renié mon passé, brulé mes photos d’école Déchiré mes photos de classe, oublié avec l’alcool J’ai renié mes espoirs pour ne pas avoir à être déçu J’ai renié les dieux, qui croire dans la sale course au profit J’ai renié mes amis depuis que j’ai fait le tri entre vrai, faux Laisser les flingues et les treillis à leurs esprits de collabo J’ai renié mon histoire, remodelé à ma façon Et me suis inventé une vie avec bien trois quarts de fiction J’ai renié mon sommeil pour des années d’insomnie J’ai renié le mot soleil pour apprendre à survivre la nuit J’ai renié le profit, claqué ma tune à peine gagné Renié le prix du ticket et mes amendes RATP J’ai renié tous mes boss, j’ai renié tous mes esclaves J’ai renié toutes les patries, j’ai renié toutes les entraves J’ai renié le mot fatalité comme on rejette une maladie J’ai renié mon enfer pour un petit coin de paradis J’ai renié mon pays pour une patrie sans frontière J’ai renié mon confort histoire de côtoyé la galère J’ai renié mes efforts pour ne pas avoir à en rougir J’ai renié mon salaire histoire de jouer les martyrs J’ai renié mes amis qui me l’avaient déjà rendu dix fois J’ai renié onze cents fois tout l’amour que je portais pour toi J’ai renié le mot espoir comme on blasphème contre un ennemi J’ai même pioncé sur le trottoir car j’avais renié mon logis J’ai vendu mes souvenirs, j’ai oublié de m’en rappeler J’ai renié mes déviances et mes névroses refoulées Moi j’ai renié le temps qui passe et me fixe d’un air féroce J’ai voulu renié ma place mais on m’y a remis à coups de crosses J’ai renié mes rêves depuis un bail, pas de pays des merveilles Renié le mur et le portail les nuits où j’avais pas sommeil J’ai retourné ma veste cent fois, juste pour m’en racheté une neuve J’ai renié ce que j’ai été et j’ai effacé les preuves J’ai renié ce qu’on a vécu pour ne plus avoir envie de chialer J’ai renié ce qui m’a déplu pour pouvoir t’idéaliser J’ai renié le temps passé à une vitesse hallucinante Entre Paris et ma province, j’ai oublié les dates marquantes J’ai renié le calendrier, le mouvement de la Terre et son cycle J’ai renié les lois votées dans les hautes sphères de l’hémicycle J’ai renié ce que ma haine sème pour côtoyer les innocents J’ai même renié ce système pour pouvoir resté hors du rang J’ai renié mes liens de sang pour m’inventer une famille J’ai renié mon côté gay car je prefere vraiment les filles J’ai renié le fil et l’aiguille, j’ai gardé mes jeans troués J’ai renié mon appartement, j’préférais celui d’à côté Renié le droit de propriété pour avoir la conscience tranquille Lorsque j’ai volé ta télé, ta chaine hi-fi, ton mobil J’ai renié le Coca-cola depuis que j’ai découvert la bière Troqué les films érotiques contre les cassettes de mon père J’ai renié ce qui existe, j’ai renié tout ce que j’ai vu J’ai renié ce qui persiste, j’ai renié ce que j’ai vécu J’ai renié ce que j’ai lu, j’ai renié ce texte aussi J’ai renié tellement de trucs, j’sais même plus ce que je fous ici

about

Petite compilation des premiers morceaux enregistrés par La Dernière Mesure... (2008-2009)

credits

released January 1, 2009

Tracks 1-4 : enregistré à Liège par Rhapsode en Septembre 2008
Tracks 5-7 : enregistré à Gennevilliers par AKHKA en Avril 2009
2, 3 et 6 : Batmanroots
1, 4 et 5 : Rhapsode
Textes by Manu

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La Dernière Mesure Paris, France

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