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Contes du nulle part

from Ex​-​fan des nineties by La Dernière Mesure

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about

Ce monde, c’est de la merde. C’est pas la première ni la dernière fois qu’on le dira. A bas l’Etat, le travail, le citoyennisme, le spectacle, l’abrutissement de masse, la vigilisation des espaces et des esprits, l’uniformisation de tout, des comportements, des relations, les enfermements, la généralisation des moyens de contrôle, de surveillance, de répression (etc., etc.). Si on en est là, c’est qu’existe, parmi tant d’autres horreurs étatiques, l’ECOLE, l’éducation nationale, l’institution scolaire. L’école, avec la famille, le ciment de notre meilleur des mondes.

L’école, passage obligé.

L’école, c’est obligatoire, de fait. On y est à peu près tous allé. Plus ou moins longtemps, dans des établissements différents, mais on y est quasiment tous allé.
Lycées ghettos, lycées d’élites.
Ils sont beaux les fondements de l’école. L’Etat providence dispensant gratuitement, pour tous et de façon égalitaire, sagesse et connaissance universelle.
Les connaissances élémentaires pour tout un chacun, les bases à connaître, les savoirs nécessaires à la vie en ville, les machins utiles, les trucs qu’il vaut mieux savoir faire, dire, taire si tu veux t’en sortir. Les machins que t’as intérêt à connaître, si tu veux pas crever trop seul, trop pauvre et pas totalement dépressif. Les trucs essentiels à la vie en société, à la vie de ceux qui te l’enseignent, tout ce que tu dois savoir pour gérer au mieux la façon de te faire baiser.

Lire - le verdict - Ecrire - dans les cases -
Compter - le nombre d’années qu’il te reste à tirer.

Les façons d’être, de supporter le plus sereinement du monde, ton esclavage. Les modes de (non)pensée adaptés à cette blague nulle qu’est ta condition pourrie.

Les écoles, matrices à hordes de citoyens névrotiques et dévoués qui, comme ceux d’avant, assureront et défendront avec passion et conviction la survie et la pérennité de (ceux qui ont fait ce qu’il est de) ce monde.
L’école mâche le travail aux keufs, publicitaires et autres crapules cyniques.
L’école fabrique keufs, publicitaires et autres cyniques crapules.
Les valeurs de l’école sont celles de la société haïe : travail, compétition, performance, fierté, ambition, soumission, obéissance, collaboration, délation... (etc., etc.)

Carotte, bâton, résultats efficaces.

Que devienne instinctif de ne rien comprendre.
La fonction première de l’école est l’anéantissement moral de chaque individu passant entre ses mains.

A l’école, on travaille
pour que dalle, tout le temps.
A l’école on apprend à travailler et qui plus est, à défaut d’autre chose, à en faire sa raison d’exister...
Quand ton but dans la vie devient de passer à l’année supérieure.
Trimer et en redemander.
Retenir par cœur, réfléchir par cœur.
Apprendre à apprendre.

Dès la petite enfance, par des méthodes violentes et efficaces, l’individu est brisé, lentement mais sûrement :
réveil trop tôt, trop froid, trop noir dehors. Six, huit heures par jour enfermé-e, assis-e, attenti-ve-f, silencieu-se-x. En rang deux par deux ou massé-e-s dans les couloirs. Présence obligatoire. Sonneries toutes les heures. Emploi du temps immuable, répétitif.
Contrôle des connaissances, moyenne générale, "peut mieux faire", interro surprise, panique, retards non tolérés, punis, vices des profs, des pions, des autres. Elèves modèles complimentés, récompensés tous les jours.
Insoumis, inadaptés, désintéressés ou autres, collés, jours après jours.

Après la maternité, avant les foyers, usines, bureaux, commissariats, armées, hôpitaux, cimetières, maisons de retraite, prisons, H.P... l’école c’est l’enfermement.
En tant qu’enfant, l’élève, petit citoyen, n’est pas "libre". Ca n’existe pas évidemment la liberté (même pas dans la tête on est d’accord) mais en tout cas, là, c’est de limitation de mouvements (entre autres) dont il s’agit.
Tous les matins, une fois passée la porte, tu es détenu-e, pour la journée sous la responsabilité de l’administration scolaire.

Tes parents sont obligés par l’Etat de te mettre à l’école. Gosse, tu réalises l’existence d’une autorité supérieure à la leur qui a prise sur toi et sur les autres. Si l’autorité de tes parents est souvent écrasante, celle-là semble insurmontable, impossible à remettre en cause. Tu flippes, tu chiales.

Tu ressens la peur parce que tu dois rendre des comptes. Comme un chien, tu te mets à redouter plus que tout la réaction de tes maîtres.

Encore plus fort que le père, le bâtard ultime, le président, le patron : le proviseur, détenteur du pouvoir absolu, qui ne te connaît pas (tout de suite) mais que tout le monde connaît, craint. Tu préfères te vautrer cinq fois de suite dans les escaliers que de devoir passer trois minutes dans son bureau.

L’école apprend la peur. A la matérialiser en soi.
Peur de sortir du moule, désobéir.
Peur de se faire punir, de décevoir les référents (profs et parents).
Peur, une fois intégrée, indélébile, inscrite pour toujours au fond de chacun de nous.
Peur du flic, de voler, de désobéir, de franchir les limites établies.
Peur comme emprise.
Peur puis tout accepter car désarmé, désamorcé.

Craindre et plébisciter ceux qui en sont à l’origine et qui disent en avoir l’antidote.

L’école fabrique en chacun l’illusion de la démocratie en apprenant aux gens à voter, élire des délégués censés les défendre et les représenter auprès des instances. Soi disant la seule façon de se faire "entendre". La mascarade habituelle, pour mieux te faire intégrer docilement ta condition pourrave : tu sais rien, tu n’es rien, rien qu’un élément d’une cargaison de gosses du même âge. "Et t’as de la chance de n’être rien, t’as de la chance d’aller à l’école".
L’arbitraire comme principe.
La résistance un composant électronique.

L’école, monde sur-règlementé, habitue les gens à se faire dépouiller d’eux-mêmes, contrôler, surveiller, compter, classer, enfermer, à en redemander.
Malgré toi, tu te soumets
à une multitude de formalités qui te font courber, et que tu en arrives presque à trouver justifiées.
Ces habitudes qui ont déterminé ta façon de penser, de te résigner.

Souviens-toi, la rentrée, les premiers cours de l’année. Dans toutes les matières, chaque bâtard de prof qui te fait remplir ta propre fiche. Renseignements sur toi-même, tes parents. Comme tout le monde, tu te soumets à ce rituel. Tu livres, à des inconnus, des informations, honteuses des fois, personnelles en tous cas.
Tu te rends pour commencer
dans tous les cas.

Tu trouves normal de répondre à l’appel en début de chaque cours, d’être constamment surveillé-e, de ne pas être censé-e circuler à tel endroit à tel moment, d’avoir obligatoirement sur toi ce carnet de liaison.
Tu te retrouves à faire la liaison entre deux pôles d’autorité, l’administration scolaire et la famille.
T’es contraint-e d’informer ta famille des conneries que t’as pu faire la veille et des sanctions dont t’as hérité.
On te met dans la situation de t’autodénoncer...

C’est parce qu’il n’y avait rien d’autre à foutre, parce qu’il n’y a rien à foutre d’intéressant à l’école, dans ce qu’on te propose. 1/4 d’heure de récréation pour 4 heures de classe.
L’intérêt dans le fait de constamment censé-e être surveillé-e, c’est de tenter, dès que possible de déjouer cette surveillance, d’agir de façon déviante, en toute occasion. Et de s’en griser à s’en rendre dépendant.
Foutre la merde pour son salut.

10, 15, 20, 25 ans à se faire arnaquer. Ça plus tout le reste.

PARCE QUE CA COMMENCE A L’ECOLE,
COMMENCE PAR CRAMER TON ECOLE.

(dépêche, y’en aura pas pour tout le monde)

Texte anonyme.

lyrics

Dortoirs de passages et toits temporaires
Pour se cacher de la pluie jusqu’à la prochaine galère
Encore une nuit sans étoiles, on veut dormir sans rêver
Et la manière la plus simple est encore de s’assommer
C’est si facile d’accès, ne leur demande pas comment
Le Petit Poucet a montré la voie en semant des cailloux blancs
Et en simulant le chemin du retour à la maison
Tu t’es retrouvé en carafe au pays des illusions
Action, désormais c’est ton tour
Faut mentir pour leur plaire sinon ils restent sourds
Faut se mentir à soi-même, même si ça ne mène à rien
Tu le sais bien mais en vain t’es dans le tourbillon quotidien
Et tu te détaches de toi-même, t’oublies qu’on te déteste
T’oublies que dans la cour de récré les gosses te surnommaient la peste
Tu scotches, tiens ton poste pour rien, t’accumules les rides
Comme le veilleur de nuit qui surveille un coffre vide

Contes du nulle part, des villes vides et du désert
Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières
Contes du nulle part et des enfances en errances
Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)

Elle a saisi, elle sait, quel est le tirage derrière les cartes
Car depuis petite elle subit la promiscuité de l'appart
Et du monstre qui l'habite alors l’œil à la fenêtre
Elle rêve d'un terrain de jeu même plein de toxs et de proxénètes
Donc elle sort traquer de quoi respirer dans l'air vicié
Les odeurs de pisse et le manque d'oxygène du quartier
Là où elle semble clouée, alors qu'elle ne pense qu'à fuir
Et elle crache son fiel dans chaque bouffée d'air qu'elle expire
Princesse sans conte, perdue dans les pages blanches du quotidien
Pourquoi attendre que l'ogre vienne écrire lui-même le mot "fin"
Quand on peut courir plus vite, et quitte à pourrir le récit
Et puisqu'il n'y a aucun carrosse qui ne l'attende à minuit
Autant retenir la nuit dans le monde des artifices
Des danses rituelles et des masques, des heures d'ivresse et de vice
Descendre avec Alice en enfer, ou plus ou moins
Parcourir le désert pour en sonder chaque recoin

Contes du nulle part, des villes vides et du désert
Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières
Contes du nulle part et des enfances en errances
Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)

Des images de gosses lui reviennent, des histoires avant de dormir
Histoires, vraies ou fausses, dont il essaie de se souvenir
Mais en vain, y a rien qui vient, non rien qui réagit
Toute son enfance, s'il en eut une, est définitivement partie
Maudite, et c'est peut-être d'ici que viennent tous ses maux
Ses névroses, ses colères, ses enfers et sa connerie de trop
Celle qui l'a mené ici, les mauvais pactes passés
Au carrefour des perspectives nulles et des existences gâchées
Un hiver glacé dans le brouillard quand Cocher
Et ses sbires sur le bitume un matin sont venus le chercher
Il avait si peu à perdre, drapé dans ses sapes loqueteuses
Juste la cible idéale pour une entreprise vicieuse
Et la suite? Il en subit les conséquences
Encore et toujours en portant le poids de sa pénitence
A seize ans, il n'a ni futur, ni passé
La justice et la société voudraient juste pouvoir l'effacer

Contes du nulle part, des villes vides et du désert
Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières
Contes du nulle part et des enfances en errances
Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)

credits

from Ex​-​fan des nineties, released February 6, 2014
Instru : Greg
Texte : Manu

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